Cet article date de plus de sept ans.

Johnny Hallyday est mort

Johnny Hallyday est mort dans la nuit de mardi à mercredi 6 décembre, à l’âge de 74 ans, des suites d’un cancer du poumon. L’artiste laisse derrière lui une vie XXL et une carrière démesurée.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Le chanteur Johnny Hallyday se produit lors d'un concert à Moscou (Russie), le 27 octobre 2012. (NATALIA KOLESNIKOVA / AFP)

Un monument s'en est allé. Johnny Hallyday, de son vrai nom Jean-Philippe Smet, est mort dans la nuit de mardi à mercredi 6 décembre, à l'âge de 74 ans. Le rocker a été emporté par un cancer du poumon. La maladie, qu'il avait lui-même révélée sur les réseaux sociaux, le tourmentait depuis le mois de mars.

>> Suivez en direct les réactions après la mort de Johnny Hallyday

Johnny Hallyday restera l'homme qui a popularisé le rock'n'roll en France au cours d'une carrière de plus d'un demi-siècle, de son premier titre, T'aimer follement, sorti en mars 1960, au dernier album qu'il préparait, comme il l'avait annoncé sur Twitter le 22 octobre.

Né le 15 juin 1943 dans le 9e arrondissement de Paris, Jean-Philippe Smet est le fils unique de Léon Smet et Huguette Clerc. Après le départ de son père alors qu'il est encore bébé, il passe son enfance avec sa tante paternelle, Hélène Mar. Sous la houlette de cette femme et de ses deux cousines, des danseuses classiques qui l'emmènent en tournée, il devient un enfant de la balle et découvre la guitare. Dans le même temps, il prend des cours de danse.

C'est à cette période qu'il devient "Johnny", un surnom que lui donne Lee Hallyday, le mari américain de sa cousine Desta. C'est en voyant Elvis Presley dans le film Loving You que le garçon a une révélation : il sera chanteur de rock. Nous sommes en 1957 et sa carrière va bientôt décoller. Après un passage remarqué dans l'émission de radio "Paris-Cocktail" en 1959, il sort son premier EP en mars 1960. Quelques mois plus tard, le titre Souvenirs, souvenirs devient son premier tube.

>> VIDEO. Quand Johnny Hallyday faisait ses premiers pas à la télévision

Des chiffres de vente phénoménaux

Cinquante-sept ans plus tard, Johnny compte 52 albums studio, 29 albums live, un millier de titres, 42 disques d'or (soit 50 000 ventes ou plus depuis 2009), 25 disques de platine (100 000 ventes ou plus depuis 2009), huit disques double platine (200 000 ventes ou plus depuis 2009), trois disques triple platine (300 000 ventes depuis 2009) et six disques de diamant (500 000 ventes depuis 2009). Si les chiffres diffèrent selon les sources, Johnny est l'un des plus gros vendeurs français de l'industrie musicale avec des estimations qui vont de 65 à 110 millions de disques écoulés.

Ses titres phares se ramassent à la pelle : Retiens la nuit (1962), L'idole des jeunes (1962), Le Pénitencier (1964), Noir c'est noir (1966), Que je t'aime (1969), Ma gueule (1979), L'Envie (1986), Allumer le feu (1998) ou encore Marie (2002), son plus gros single avec près d'un million d'exemplaires vendus. Selon le site Hallyday.com, l'artiste aurait donné plus 3 000 concerts partout dans le monde et rassemblé plus de 29 millions de spectateurs.

>> VIDEOS. Votez pour votre chanson préférée de Johnny Hallyday

Du succès dans la musique, moins au cinéma

Révélé et starifié par le rock'n' roll, Johnny Hallyday a su durer en se renouvelant. Ses collaborations avec d'autres grands artistes ont diversifié son style : il a travaillé avec Charles Aznavour (Retiens la nuit), Michel Berger, qui écrit, compose et réalise l'album Rock'n Roll Attitude (1985), ou Jean-Jacques Goldman, à la manœuvre sur Gang (1986)... En 1998, c'est au tour de Pascal Obispo et Zazie de lui offrir Allumer le feu. Johnny sait aussi travailler en famille puisqu'il signe avec son fils David Sang pour sang (1999), un album de ballades vendu à plus de deux millions d'exemplaires.

Si le succès est incontestable en musique, ses incursions sur les plateaux de cinéma ne suivront pas toutes la même voie. Sa première apparition à l'écran ? Un petit rôle d'élève dans un film d'Henri-Georges Clouzot, Les Diaboliques. Il a alors 12 ans. Une trentaine d'autres suivront. Certaines plus marquantes que d'autres, notamment chez Claude Lelouch (Salaud, on t'aime, 2013 ; Chacun sa vie, 2017), Jean-Luc Godard (Détective, 1984), Patrice Leconte (L'homme du train, 2002), ainsi que son rôle dans Jean-Philippe (2005), où, face à Fabrice Luchini, il fait preuve d'autodérision en incarnant Jean-Philippe Smet, dans un monde où Johnny n'existe pas.

>>  L'émouvant communiqué de Laeticia Hallyday qui a annoncé la mort de Johnny

Quatre mariages et quatre enfants

Devenu une star dans les années 1960, Johnny Hallyday a pourtant dû mettre sa carrière entre parenthèses le temps de son service militaire. Il l'effectue en Allemagne et à son retour se marie, en 1965, avec Sylvie Vartan, rencontrée en 1963 sur le tournage du film D'où viens-tu Johnny ? De cette première union naît David, en 1966, le premier de ses quatre enfants. Après son histoire tumultueuse avec Sylvie Vartan, il épouse l'actrice Babette en 1981, dont il divorce l'année suivante. Suit une plus longue histoire avec une autre actrice, Nathalie Baye, avec qui il a une fille, Laura, née en 1983. Les deux stars se séparent trois ans plus tard.

Dans les années 1990, il épouse, deux fois, l'actrice Adeline Blondieau (Les Filles d'à côté, Sous le soleil), en 1990 et 1994, avant leur séparation définitive en 1995. L'année suivante, il épouse la mannequin Læticia Boudou, de trente-deux ans sa cadette, avec qui il adopte deux petites filles, Jade et Joy, d'origine vietnamienne. La jeune femme a accompagné le rocker jusqu'à la fin de sa vie, partageant sur les réseaux sociaux des photos de leur couple et de moments intimes vécus en famille ces derniers mois. 

>> "J'écris ces mots sans y croire" : l'émouvant communiqué de Laeticia Hallyday qui a annoncé la mort de Johnny

Ses combats pour la vie

Avant d'être emporté par le cancer, Johnny Hallyday a aussi mené une vie d'excès, qu'il évoquait lui-même dans un portrait du Monde publié en 1998. "La cocaïne, j'en ai pris en tombant du lit. Maintenant, j'en prends pour travailler, relancer la machine. Je n'en suis pas fier, c'est ainsi, c'est tout", confessait-il à l'époque, comme le rappelait Le Point. Il a également plusieurs fois échappé à la mort. "Son entourage a toujours cherché à minimiser la vérité sur son état de santé", constatait en 2010 Jean-Pierre Pasqualini, directeur de la rédaction du mensuel Platine.

Le Figaro publiait en 2012 une longue liste des épisodes où la santé du chanteur a été menacée. De sa tentative de suicide en 1966 – son mariage avec Sylvie Vartan battait de l'aile – à ses multiples accidents de la route ou son hospitalisation en urgence durant l'été 2012, la santé de Johnny était devenue un sujet sensible. En annonçant lui-même sa lutte contre son deuxième cancer en mars, après celui du côlon en 2009, le chanteur s'était voulu rassurant. Il est mort neuf mois après et laisse derrière lui une œuvre gigantesque et des millions de fans éplorés.

>> DOCUMENT FRANCE 2. "La maladie c’est dans la tête, moi je ne suis pas malade" : quand Johnny Hallyday se confiait après l'annonce de son cancer

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.