"Personne ne pourra remplacer Johnny Hallyday" : à Marnes-la-Coquette, les fans rendent hommage à leur idole
Un important dispositif de sécurité a été mis en place, mercredi, autour de la maison du chanteur, où des fans de la première heure sont venus lui rendre hommage.
Les mines défaites, les fans de Johnny Hallyday affluent devant la résidence de la star à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine), mercredi 6 décembre, pour un ultime hommage. Avant de se recueillir face au domaine du chanteur, situé au bout d'une petite impasse de cette bourgade huppée proche de Paris, il leur faut passer les barrières de l'important dispositif policier mis en place depuis 6h30.
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Parmi les plus émus : Grégory. "C'est comme si je perdais quelqu'un de ma famille, dit-il. Dès que j'ai appris la nouvelle, il fallait que je vienne, je n'allais pas rester chez moi. Je l'ai suivi partout."
"C'est mon dieu"
Yves, 59 ans, arrive tout droit des Andalys, dans l'Eure, pour déposer une rose blanche devant la villa Savannah. Johnny ? Un chanteur ancré au corps et encré dans la peau. "C'est mon dieu", résume-t-il, en dévoilant plusieurs tatouages à l'effigie de la star. Même look, mêmes intonations. "Il faudrait quand même que je perde du poids, plaisante-t-il. Mais quand mes petits-enfants voient Johnny à la télé, ils disent 'papy'." Lors des concerts de Johnny, Yves s'arrangeait toujours pour être dans les premiers rangs, même si "ça coûtait cher".
"On me dit qu'il est mort mais pour moi, il doit pas être mort." Ses chansons préférées ? Pour mon père et L'envie. "Quand Johnny chante L'Envie avec le jet d'eau à Bercy, faut le faire, ça." A son tour, Yves pousse la chansonnette avec un autre fan, puis il finit par couvrir ses bras, par peur de prendre froid.
"Ça fout un coup, quand même !"
Les fans arrivent au compte-gouttes, pour le moment. "Il a tellement un grand cœur Johnny, je le mets au niveau de la tour Eiffel." Fervent admirateur du chanteur depuis 1972, José répond aux questions des journalistes, avec un drapeau brésilien autour du cou et le moral dans les chaussettes. "Je voulais me foutre en l'air quand je l'ai appris, ça me fait chier. Là, je prie la Vierge", ajoute-t-il, les yeux levés vers le ciel. Il a pu déposer un panneau près du grillage, désormais barré par les caméras et des agents de police : "Johnny si tu arrêtes, le soleil et tes fans vont mourir peu à peu – un fan originaire du Brésil".
Au milieu de tous ces journalistes, Eric est un peu paumé. Il a appris la nouvelle au beau milieu de la nuit, après avoir reçu une alerte. "On a perdu quelqu'un de fort, une partie de notre patrimoine", résume le fan, qui a toujours considéré le chanteur comme un "compagnon de route". Il est resté scotché devant les chaînes d'info en continu, avec la musique de Johnny en fond sonore.
J'ai surtout réécouté 'Si tu pars'. J'ai beaucoup écouté cette chanson pour la mort de ma mère, l'an dernier. Cette-fois, c'est pour lui.
Ericà franceinfo
Il y a quelques années, il a croisé Johnny dans un bistro parisien, alors qu'il écoutait justement le chanteur dans son lecteur CD. Eric n'a pas osé lui adresser la parole, mais il n'en garde aucun regret. Ce fan a longtemps caché sa "passion pour Johnny aux nanas, parce que c'était ringard", mais aujourd'hui, il clame haut et fort son amour pour le rockeur. D'un coup, ses yeux rougissent et les larmes l'interrompent : "Wow, ça fout un coup, quand même."
"Ce matin, je n'ai pas pu écouter Johnny"
"Personne ne pourra le remplacer dans la chanson française." Un peu plus loin, cet autre fan fait part de sa tristesse. Parti chercher des fleurs, il revient la gorge serrée. "J'écoute sa musique tous les jours, mais ce matin, je n'ai pas pu." Constellée de têtes de mort, son écharpe célèbre une ancienne tournée du chanteur. Il a même fait office de figurant, dans le clip de Tous ensemble. Un bus de CRS barre désormais l'accès à la route qui conduit à la villa Savannah, dans une atmosphère de recueillement. Quelques personnalités sont passées dans la matinée, comme le réalisateur Claude Lelouch ou l'humoriste Muriel Robin.
Un nombre croissant d'anonymes se rendent à leur tour dans la ruelle, certains avec des perfectos ou des sweats en hommage au chanteur. "Nous les fans, on voudrait bien être devant sa villa pour lui rendre un dernier hommage", lâche-t-il, en espérant des "obsèques nationales" pour son idole. Mais au fait, que contient la lettre qui accompagne les fleurs ? Il sourit : "Je ne le dirai pas. C'est pour sa famille."
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