"Priorité au réemploi" : désormais réglementé, le recyclage des jouets s'organise
Quand vient le moment de ranger les chambres d'enfants, de faire du tri dans les placards, souvent bien remplis après le passage du Père Noël, les jouets finissent généralement à la poubelle. "Moi, c'est quand ça traîne que ma mère jette à la poubelle", raconte Noam et la même chose se passe chez Isia, qui propose pourtant un autre réflexe :
"Quand je dis à ma maman de recycler, elle me contredit en disant non. Mais j'insiste !"
Isiaà franceinfo
"Moi, je dis qu'il faut juste les réparer ou les mettre au recyclage", abonde Oumaina. Mais chaque année, on se débarrasse pourtant de plus de 100 000 tonnes de jouets. La moitié va directement à la poubelle, même en parfait état, et seulement 4 à 5% d'entre eux sont à nouveau utilisés.
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Des chiffres qui doivent bouger, selon Dominique Mignon, présidente d'Ecomaison, l'organisme agréé par l'Etat et chargé de la collecte et de la seconde vie des jouets. "Il faut simplement pour le consommateur une application de géolocalisation, où il pour avoir les 6 000 points de collecte qu'on mettra à sa disposition en 2023, propose-t-elle. Il pourra venir y déposer ses jouets pour faire en sorte qu'on ne les mette plus dans la poubelle des ordures ménagères."
"Priorité au réemploi. Et comme toujours, un objet n'est jamais éternel et la partie des jouets qui ne pourra pas être réemployée sera recyclée."
Dominique Mignon, présidente d'Ecomaisonà franceinfo
Un travail d'équipe entre associations
Des bacs spéciaux ont été installés dans des déchetteries, des écoles, des magasins ou encore dans les locaux des associations spécialisées dans le tri et le reconditionnement. La charge qui les attend est un défi, elles vont d'ailleurs recevoir l'essentiel des 23 millions d'euros qui devraient être récoltés cette année, sous la forme d'une écoparticipation, désormais payée par les clients pour l'achat d'un jouet.
"Ces jouets vont atterrir dans un atelier spécialisé", explique Vincent Corrèges, cofondateur et directeur de l'association Yoti. À l'instar d'autres structures similaires, comme Rejoué ou Emmaüs, Yoti va contrôler les jouets reçus, "les réparer s'il le faut, les nettoyer". "Ça va être un travail d'équipe avec les autres acteurs", anticipe Vincent Corrèges.
"Le plus gros acteur français sur le jouet, Rejoué, collecte tous les ans 70 tonnes, ce qui est déjà énorme. Mais au regard des 100 000 tonnes à traiter tous les ans, il y a un écart qu'il faut remplir."
Vincent Corrèges, cofondateur et directeur de l'association Yotià franceinfo
Objectif : d'ici 2027, tripler le nombre de jouets remis en circulation et recycler quasiment tous les autres.
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