: Reportage "Il faut vraiment s’en occuper, être avec lui au quotidien" : ces compagnons interactifs qui cartonnent avant Noël
Le maternage, ou l’envie de chouchouter des personnages, prend de l’ampleur chez les plus jeunes. Et cela va probablement se voir pour cette fin d’année et le tant attendu passage du père Noël. Cette année, on devrait retrouver au pied des sapins des compagnons interactifs. Ce marché des peluches a déjà fait un bond inédit de plus de 40% cet été, grâce aux mascottes des Jeux olympiques de Paris, les Phryges.
En un an, le marché du jouet animé a progressé de plus 11%, indique Philippe Gueydon, patron des magasins King Jouet : "Dans le top 3 de ce qui se vend le plus, on a une peluche interactive. L’enfant peut se projeter dans une relation. Il essaye de se créer un tête-à-tête, mais une partie de l’affect de l’enfant peut en effet se porter sur les jouets."
Dans les rayons, on trouve notamment les compagnons de la marque Moose Toys. Parmi eux, une peluche qui réagit comme un poupon, Mango. "Ce petit compagnon est un bébé singe, et on va en prendre soin, explique la directrice marketing de la marque, Karine Robin.
"Il a des capteurs un peu partout. Selon où on va le toucher, on va découvrir une nouvelle réaction."
Karine Robinà franceinfo
"S’il a trop mangé, on va l’entendre faire des petits bruits un peu plus étranges comme roter ou péter, ce qui fait souvent rigoler les enfants. Et puis si on le chatouille, il va rigoler." La peluche interactive totalise 50 sons et mouvements au total, de quoi donner l’illusion d’un vrai copain de jeu.
Des compagnons en hologramme ou en image
Mais certains, comme Disney, misent aussi sur le côté virtuel. Bitzee est un animal interactif en hologramme. Il est présenté dans une boîte, comme un bijou, pourtant, il s’agit bien d’un jouet interactif. Et addictif, explique Angelina, vendeuse dans une boutique Disney : "Il faut vraiment s’en occuper, être avec lui au quotidien. Cinq à dix minutes par jour, c’est suffisant pour leur apporter le soin dont ils ont besoin". Mais le propriétaire est appelé à s’en occuper "le plus possible".
Tout aussi virtuel, Punirunes n’est qu’une image, mais il a besoin d’attention pour vivre. Ce petit appareil qui tient dans la poche s’emporte partout. Et on peut le relooker. "Au fur à mesure, vous allez pouvoir rajouter des lunettes de soleil, un petit bonnet, un petit manteau. Quelque chose d’unique", raconte Cécile Racine, chez Spin Master.
Le maternage
On ne parle plus de poupée, ni de baigneur, mais de compagnons non-genrés. Ils s’adressent donc aussi bien aux filles et qu’aux garçons et tendent à développer ce que les professionnels appellent du maternage. "Cette tendance est de plus en plus importante, on partage, on se confie, on fait un câlin avec l’ours en peluche ou alors, on s’en occupe comme un animal de compagnie", considère Frédérique Tutt, analyste pour le cabinet Circana, spécialisé dans l’industrie des jeux.
"On va le nourrir, on va le guérir. Ça va devenir le petit frère ou la petite sœur qu’on n’a pas, ou le chien ou le chat qu’on voudrait. C’est un ersatz en quelque sorte, un compagnon pour l’enfant." À en croire les spécialistes du secteur, ces petits compagnons vendus entre 35 et 70 euros seront les stars de cette fin d’année.
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