: Vidéo Comment Notre-Dame de Paris gère au quotidien la cohabitation entre des millions de touristes et sa foule de fidèles

Le recueillement est total à la première messe du matin en la cathédrale Notre-Dame de Paris. Des riverains et des personnes travaillant alentour ont l'habitude d'y assister avant d'entamer leur journée. La quiétude régnant en ce lieu saint pendant l’office est pourtant de courte durée… Dès neuf heures, les touristes venus du monde entier se pressent aux portes pour découvrir l'un des monuments historiques les plus fréquentés d’Europe : chaque année, 20 millions de personnes passent sur son parvis et 12 millions entrent à l'intérieur !

Comme il n’est pas possible de séparer les croyants des touristes, l’entrée de la cathédrale est gratuite. On y vient pour prier, visiter ou se faire photographier pour l’éternité devant certains de ses chefs-d’œuvre… et souvent les trois à la fois. Les jours de grande affluence, 55 000 personnes peuvent se trouver dans l’église. Les bénitiers sont régulièrement nettoyés : "Avec toutes les mains qui plongent dedans, on aime mieux que ce soit propre", dit un sacristain éponge en main. Un microbe, même bénit, reste en effet un microbe…

"On n’est pas à Paris Plages"

Pour gérer la vie de l’édifice, le recteur-archiprêtre de la cathédrale s’est entouré d’une troupe de choc. Patrick Chauvet l’a surnommée la "famille Notre-Dame". Chaque semaine, il réunit ce conseil avec les cadres puis avec les prêtres. L’homme d’Eglise évoque la cohabitation entre les fidèles et les amoureux pas toujours très disciplinés du patrimoine français. "On demande aux gens de se taire et ils continuent de parler fort parce qu’ils ont des écouteurs pour entendre le guide. En parlant à leur voisin, ils se mettent à hurler encore plus fort, et ça hurle de plus en plus… Quand on dit 'chut', ils ne comprennent pas…" explique-t-il.

Les tenues des visiteurs, surtout l’été, ne répondent pas toutes aux critères qu’imposerait la solennité du lieu. Là aussi, il faut gérer au cas par cas : "Je me bats avec des jeunes filles qui ont des shorts en jean tellement courts que je pense qu’elles ne paient que la ceinture", analyse-t-il devant la petite assemblée qui rit de bon cœur à son trait d'humour. "On est en train de chercher ce qu’on avait déjà fait l’année dernière avec des pagnes en papier pour cacher, avoir simplement une décence. Pour dire qu’on n’est pas à Paris Plages", précise Patrick Chauvet.

Extrait du reportage "Notre-Dame de Paris" diffusé dans "13h15 le dimanche" du 16 septembre 2018.