L'oeuvre du peintre David Hockney hébergée au Tate Britain pour une rétrospective évènement
Le Britannique David Hockney fête ses 80 ans cette année avec une grande rétrospective de son oeuvre à la Tate Britain de Londres. L’exposition durera jusqu’à la fin du mois de mai et sera ensuite transférée à Paris, au centre Pompidou.
Vous avez sans doute déjà vu quelques uns de ses portraits, ou ses tableaux qui représentent des éclaboussures et des jeunes gens autour d’une piscine. La Tate Britain, à Londres, organise une gigantesque rétrospective de l’œuvre de David Hockney, le plus célèbre des peintres contemporains anglais. Soixante ans de création tous azimuts, 200 oeuvres exposées, depuis ses tout débuts en passant par la grande série d'oeuvres californiennes à piscines de la fin des années 60, les grands portraits doubles des années 70 pour finir sur les lumineux paysages du Yorkshire et de Californie. L’exposition, qui ouvre ses portes le 9 février, durera jusqu’au 29 mai, pour être ensuite transférée à Paris, au centre Pompidou.
Raconter le monde en introduisant le temps et l'espace
La rétrospective est un kaléidoscope : l'œil se perd, s'arrête sur le mouvement flou d'une silhouette au fond de l'eau. On s'interroge, on passe d'un immeuble aux lignes abstraites aux courbes impressionnistes et jaune fluo des collines du Yorkshire.
"L'un des tournants le plus marquant de son travail, c'est celui où il a rencontré Picasso, explique Helen Little, la commissaire de l'exposition. C'était ici à la Tate, en 1960. Et il a très vite compris qu'un artiste ne devait pas avoir de style particulier. Je crois bien que ce que permet de notamment de voir cette exposition, c'est sa façon de travailler à un moment donné. Parce qu'il utilise plusieurs moyens d'expression ou des sujets différents, mais qui tournent toujours autour de son obsession perpétuelle de savoir comment on regarde le monde en introduisant le temps, l'espace, tant dans ses peintures que dans ses dessins ?"
La photographie explosée en 650 rouleaux
Car c'est sans doute ce qui ressort le plus de ces dizaines de toiles :DavidHockneymutliplie les points de vue, déforme l'espace-temps et oblige le spectateur à entrer à l'intérieur des tableaux ou des collages de Polaroïds.
"Pour citer Hockney, précise Andrew Wilson, responsable de l'art contemporain à la Tate Britain, la photographie peut passer si vous êtes des cyclopes, avec un seul œil, et que vous regarder le monde pendant une demie seconde. Mais la photographie ne reflète pas la manière dont nous voyons le monde. Ce qu'il cherche à faire, avec un travail de 650 rouleaux de pellicules, c'est de faire exploser la photographie, pour que nous puissions voir le monde avec une vision périphérique. Et il essaie toujours de trouver une place pour le spectateur en faisant de lui la personne la plus importante, puisqu'il s'agit de montrer comment lui voit le monde." Une vision construite et déconstruite de salle en salle jusqu'à l'exposition des derniers dessins sur tablettes électroniques, animés et comme peints par un fantôme, trait après trait. Des dessins qui rappellent étrangement les images de la leçon de peinture filmée de Picasso...
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