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La collection d'un bourreau aux enchères à Paris

Quelque 350 objets, réunis par l'un des derniers bourreaux français, Fernand Meyssonnier, seront vendus le 3 avril à Paris.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Fernand Meyssonnier, ancien "exécuteur en chef des arrêts criminels" en Algérie française, pose avec une réplique miniature de la guillotine, à Fontaine-de-Vaucluse (Vaucluse), le 20 septembre 2002. (GERARD JULIEN / AFP)

Guillotine, écrase-mains, entraves, cordes d'exécution... Quelque 350 objets d'exécution et de torture seront vendus aux enchères le 3 avril à Paris. Ils ont été réunis par l'un des derniers bourreaux français.

Au cours de sa carrière, cet ancien "exécuteur en chef des arrêts criminels" en Algérie française a procédé à 200 exécutions judiciaires. Fernand Meyssonnier est décédé en 2008 à l'âge de 77 ans après une retraite paisible. Et laisse derrière lui cette collection dédiée au châtiment à travers les siècles.

Une petite boutique des horreurs

Pendant une dizaine d'années, Fernand Meyssonnier a présenté sa petite boutique des horreurs dans le musée qu'il avait créé à Fontaine-de-Vaucluse (Vaucluse) et qui a aujourd'hui disparu. Sa famille a confié la dispersion de cette collection à la maison de vente Cornette de Saint-Cyr.

"Tous ces objets historiques, témoins de la violence des châtiments d'autrefois, sont devenus de vraies curiosités et symboles de l'évolution des lois pénales. Cette collection est extrêmement rare par son thème même. Fernand Meyssonnier a sillonné l'Europe à la recherche de tout ce qui concerne les châtiments et la sentence à travers toutes les époques depuis l'Inquisition", souligne le commissaire-priseur Bertrand Cornette de Saint-Cyr.

Une corde de pendaison dédicacée

L'ensemble de cette collection est estimé à 200 000 euros, mais les enchères pourraient s'envoler, selon le commissaire-priseur : "La personnalité du collectionneur donne un côté étrange et une force intérieure à cette collection unique."

Clou de cette vente, une réplique exacte de la guillotine "modèle administratif 1897", haute de quatre mètres, est estimée entre 6 000 et 8 000 euros. Deux autres objets sinistres seront proposés : une "baignoire", selon la nomenclature officielle, servant à recueillir les têtes coupées, ainsi qu'une malle en osier destinée aux corps décapités, d'une capacité administrative de quatre individus. Une corde de pendaison "dédicacée" par l'exécuteur britannique Syd Dernley devrait atteindre 1 500 euros, un écrase-mains est estimé à 2 500 euros. 

Les amateurs d'histoire criminelle se disputeront des ordres d'exécution du Tribunal révolutionnaire pendant la Terreur ou encore des billets autographes de Charles-Henri Sanson, le bourreau de Louis XVI, et de Vidocq, le forçat devenu chef de la Sûreté. Fernand Meyssonnier s'est également intéressé aux châtiments privés : une ceinture de chasteté provenant de l'ancienne collection de l'écrivain Roger Peyrefitte sera ainsi proposée aux enchérisseurs.

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