"La culture ukrainienne est en danger" : à Paris, le festival Un week-end à l'Est donne la parole aux artistes ukrainiens
C'est la sixième édition de "Un week-end à l'Est", un festival pluridisciplinaire qui se déroule cette année dans une vingtaine de lieux de la capitale. Littérature, arts visuels, cinéma et musique sont au programme.
Parmi les artistes ukrainiens invités : le chanteur lyrique Igor Mostovoï, 28 ans. Originaire de Marioupol, il vit depuis cinq ans entre l’Ukraine et la France. Ce baryton basse est un fervent défenseur de la culture de son pays, qu’il estime aujourd’hui menacée par la guerre déclenchée par la Russie : "Il y a beaucoup d'exemples de cette menace. Le plus récent est Kherson. Quand elle s'est retirée, l'armée russe a emporté toutes les peintures des musées. Même chose dans ma ville natale, Marioupol. La culture ukrainienne est vraiment en danger. La première chose que fait l'armée russe quand elle prend une ville, c'est changer la langue, puis les noms des rues."
Quelques semaines après le début de la guerre, Igor Mostovoï a pris une décision radicale : il ne chante plus le répertoire russe. "Je ne trouve pas les ressources émotionnelles pour chanter en russe, alors que c'est ma langue natale : je suis russophone de naissance ! Mais après tout ce que j'ai vu à Marioupol, tout ce qui est arrivé à mes amis, à ma famille... Nous avons perdu plusieurs membres de ma famille dans cette guerre."
"Ce n'est pas le moment de présenter comme une valeur la culture russe, alors qu'ils menacent notre culture. La culture russe est déjà très connue dans le monde, je pense qu'on peut apporter plutôt quelque chose de notre pays. Il y a beaucoup de musique et de littérature que je veux partager."
Igor Mostovoïà franceinfo
Avec sa compatriote, la pianiste Olga Dubynska, Igor Mostovoï donne un concert dimanche 27 novembre à l’église Saint Volodymyr le Grand. Au programme : Ravel et une large place faite à la musique ukrainienne, notamment celle du compositeur contemporain Valentin Silvestrov qui, en mars dernier à 84 ans, a dû se résoudre à l’exil. "Silvestrov parle de la paix et de l'amour de son pays, de l'amour de la musique... C'est un grand génie."
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