La danseuse étoile américaine Michaela Mabinthy DePrince, rescapée de la guerre civile en Sierra Leone, est morte à 29 ans

Dans son orphelinat en Sierra Leone, la fillette avait découvert la danse, une lueur d'espoir dans sa vie d'enfant abandonnée, maltraitée et traumatisée par la guerre. Sa famille adoptive américaine lui a permis de réaliser son rêve.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Michaela DePrince, le 12 juillet 2012 à Johannesburg, en Afrique du Sud où elle a interprété son premier rôle de danseuse professionnelle dans "Le Corsaire". (GALLO IMAGES / GALLO IMAGES EDITORIAL)

Michaela Mabinthy DePrince, rare danseuse étoile noire qui a échappé à la guerre civile en Sierra Leone, est morte à l'âge de 29 ans. L'information a été publiée sur son compte Instagram par son équipe. 

"C'est avec le cœur lourd que nous apprenons la mort de la ballerine vedette Michaela Mabinty DePrince, dont le talent artistique a touché d'innombrables cœurs et dont l'esprit en a inspiré tant d'autres, laissant une marque indélébile sur le monde du ballet et bien au-delà", peut-on lire sur le  compte Instagram de l'artiste. Le texte, signé "équipe MDP", est accompagné d'une photo de la jeune femme mentionnant son âge. 

Le corps du ballet de Boston, la grande ville historique de la Nouvelle-Angleterre sur la côte nord-est des Etats-Unis, a également fait part sur Instagram de son "amour et soutien à la famille de Michaela Mabinty DePrince (...) une personne magnifique, une danseuse merveilleuse et qui nous manquera à toutes et tous". Le prestigieux American Ballet Theatre (ABT) a également salué "une artiste brillante et un membre bien-aimé de la famille ABT". 

DePrince "était entrée dans l'histoire en devenant la plus jeune première danseuse du Dance Theatre de Harlem (à New York), avant de rejoindre les Pays-Bas pour danser avec le ballet national néerlandais, puis de donner un élan à sa carrière avec le ballet de Boston en retournant aux Etats-Unis où ses performances ont continué de captiver le public", rappelle le message annonçant sa disparition.

Orpheline de la guerre civile en Sierra Leone (1991-2002), abandonnée par son oncle, atteinte du vitiligo – maladie provoquant une dépigmentation de la peau – Michaela DePrince avait été recueillie dans un orphelinat de son pays et adoptée par un couple d'Américains. Devenue danseuse professionnelle, elle avait aussi intégré le Joburg Ballet, le corps de ballet de Johannesburg, en Afrique du Sud, avant de rejoindre les Pays-Bas et de retourner aux Etats-Unis.

La jeune femme avait été le sujet d'un documentaire, Le concours de danse de Bess Kargman, sorti en 2012. La  star américaine Madonna avait annoncé en mars 2018 la réalisation d'un long métrage inspiré de l'histoire de Michaela DePrince. Le film, qui n'a jamais vu le jour, devait être adapté du livre autobiographique Taking Flight", publié en 2014.

Les hommages se multiplient dans le milieu de la danse que la danseuse étoile avait marqué par son talent et sa résilience. Misty Copeland, qui a été la première danseuse principale afro-américaine du prestigieux American Ballet Theatre, a confié être "dévastée" par l'annonce de la disparition de Michaela DePrince dont elle a souligne le courage dans l'adversité.

"Bien qu'on lui ait dit que 'le monde n'était pas prêt pour les ballerines noires' ou que 'les ballerines noires ne valaient pas la peine d'investir de l'argent', elle est restée déterminée, concentrée, et a commencé à faire de grands progrès", a-t-elle rappelé sur sa page Instagram. 

"Michaela, tu as apporté une lumière qui a inspiré des millions jeunes filles noires à atteindre un niveau de résilience sans précédent et à continuer à rêver", a écrit a danseuse et comédienne Debbie Allen (Fame) qui a créé une académie de danse où Michaela DePrince est intervenue.

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