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La galère et la colère des petits cirques de famille

Les petits cirques organisent ce jeudi matin une opération escargot sur le périphérique parisien. Ils dénoncent le manque de lieux d'accueil pour planter leurs chapiteaux. Résultat : 70% des 550 petits cirques de France sont quasiment au chômage technique.
Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (James Douchet, directeur du cirque Zavatta (à gauche) et son fils Olivier, dompteur © Radio France/Sébastien Baer)

Ce n'est pas un emplacement de rêve. C'est un terrain un peu boueux, dans une zone artisanale. Il est à 3 kilomètres du centre-ville de Milly-la-Forêt en Essonne, et coincé contre le parking d’un supermarché. Mais c'est ici que le cirque Zavatta et son directeur, James Douchet, ont planté leur chapiteau rouge et blanc.

"C’est pas le top, mais au moins, même si on ne gagne pas beaucoup d’argent, ça permettra de payer le fourrage des animaux, la viande des lions ou le gasoil des véhicules. Même si on ne fait pas un gros chiffre d’affaires, on travaille quand-même. "

Des mairies frileuses

Car toutes les autres mairies sollicitées ont refusé d'accueillir le cirque, sa dizaine d'artistes et les 5 semi-remorques qui transportent les chameaux, les lamas, les buffles et les fauves. Le directeur du cirque explique que la plupart des 500 communes qu’il a contactées n’ont pas donné suite. "Je suis allé à Saint-Thibault des Vignes, j’ai eu le cabinet du maire qui m’a dit qu’il n’y avait pas de terrain pour le cirque. Mais ils ont un terrain depuis 30 ans, toujours le même ! A Gonesse, ils ont un grand champ de foire autour duquel ils ont mis des pierres. Monsieur le Maire ne veut pas de cirque ", déplore James Douchet. 

"Je peux vous citer toutes les communes à 50 kilomètres alentours, pas une n’a donné une autorisation à un cirque. Dans le 93, seule une a accepté, c’est Aulnay-sous-Bois. Normalement, on reste une semaine. Là on est resté un mois et demi car on ne savait pas où aller."

Pressions des associations de défense des animaux

Olivier, 21 ans est le fils aîné du directeur du cirque. Il joue les Monsieur Loyal et s'occupe des fauves. Et il regrette les pressions exercées sur les mairies par les associations de défense des animaux.

"Les associations disent toujours que les animaux sont maltraités mais elles ne viennent pas nous voir. Nous on connaît nos animaux par cœur, comme nos enfants." 
 

  (Olivier, le dompteur, et Tempête, un watusi, un bovin domestique d’Afrique © Radio France/Sébastien Baer)
Olivier ajoute : "Tous nos animaux sont en bonne santé. Regardez, vous avez deux tigresses, trois lionnes et un lion blanc. Regardez-les moustaches, la robe magnifique… Ils n’ont aucun problème ! "

De mauvaises expériences

Ce matin-là, le maire de Milly, Patrice Sainsard, est venu signer une convention avec le directeur du cirque, sorte de charte de bonne conduite. Car le maire a été un peu refroidi par de précédentes expériences.

"Malheureusement, on se retrouve de temps en temps avec des cirques sur la zone d’activité sans rien respecter. Quand ils repartent, c’est dans des états pas possibles. Les derniers ont laissé le fumier des animaux, il y a des pneus et tout un tas de cochonneries. Au bout d’un moment, les gens commencent à se fâcher et ça pose problème. "

La mairie a autorisé le cirque à rester 15 jours dans la zone artisanale. Après, les camions et la ménagerie devront s'installer ailleurs. Le directeur du cirque a déjà commencé à chercher un nouveau point de chute. Sans résultat, jusqu'à présent.

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