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La journaliste et romancière Claude Sarraute est morte à l'âge de 95 ans

Femme de lettres, journaliste au "Monde", elle était un pilier des émissions de Laurent Ruquier à la télévision et des "Grosses Têtes" à la radio.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'écrivaine Claude Sarraute, à Cannes, le 25 mai 2007. (VALERY HACHE / AFP)

La journaliste et romancière Claude Sarraute est décédée dans la nuit du lundi 19 au mardi 20 juin, à son domicile parisien, à l'âge de 95 ans, a annoncé son fils Martin Tzara. Femme de lettres, journaliste au Monde, elle était un pilier des émissions de Laurent Ruquier à la télévision et des "Grosses Têtes" à la radio.

Née à Paris le 24 juillet 1927, Claude Sarraute, fille aînée d'une des grandes écrivaines du XXe siècle, Nathalie Sarraute (1900-1999), et de l'avocat Raymond Sarraute, avait grandi dans un environnement intellectuel et sérieux. Pour autant, elle s'était démarquée par sa légèreté, son humour, et son anticonformisme. "J'ai fait rire ma mère jusqu'à 99 ans. J'étais d'une gaieté indélébile. Avec une femme pareille, c'était ma seule chance de m'en sortir, non ? (...). Nous comparer, c'est comparer A la recherche du temps perdu et Pif le chien", notait-elle à Libération.

Elle avait épousé en 1967 l'académicien Jean-François Revel (mort en 2006). "Mon côté enfant attardé et irresponsable devait le distraire. J'étais sa plus fidèle groupie. Il savait tout, je ne savais rien", disait-elle de lui, exagérant son inculture et sa naïveté. Elle avait auparavant connu deux divorces.

"Une femme formidable, l'une des premières femmes libres"

Licenciée d'anglais, elle avait fait un peu de théâtre avant de se lancer dans le journalisme, collaborant au Sunday Express. En 1952, elle avait commencé à écrire au Monde. Elle y était restée 35 ans. Elle avait rejoint, au début des années 90, "la bande à Ruquier". A l'inverse de beaucoup de femmes de son âge, elle ne cherchait pas à se rajeunir, ajoutant avec malice que "son âge, c'est son fonds de commerce".

"C'était une femme formidable, l'une des premières femmes libres, plus féministes que l'on imagine", a réagi Laurent Ruquier sur RTL, cité par le site Puremédias.

"'Les Grosses Têtes' de Philippe Bouvard ont révélé Claude Sarraute au grand public, a rappelé l'animateur. Elle était journaliste au 'Monde' mais il n'y avait que les lecteurs du 'Monde' qui la connaissaient. Moi, je l'ai invitée à France Inter (...) dans les années 1990. Tout de suite, je lui ai dit : 'Il faut que vous me rejoigniez'. Et elle m'a rejoint."

Claude Sarraute avait également tenu une chronique à Psychologies magazine et écrit plusieurs romans, qu'elle qualifiait de "clowneries", comme pour s'excuser de ne pas être au niveau de sa mère. Parmi ses livres, figurent Allô Lolotte, c'est Coco, Ah ! l'amour, toujours l'amour, Sarraute, la nana de l'année, ou encore Dis voir, Maminette....

Claude Sarraute s'était aussi essayée au cinéma. Elle tient ainsi un des rôles principaux dans le film Une vieille maîtresse de Catherine Breillat. Elle avait également joué au théâtre, dans la pièce La presse est unanime, écrite par Laurent Ruquier.

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