La prison de la Santé ouvre ses portes au public
Derrière les hauts murs érigés en 1867, une prison en sommeil. Depuis le 20 juillet, la maison d’arrêt de la Santé n’abrite plus que 100 détenus dans le centre de semi-liberté. Avant de pénétrer dans les autres bâtiments désormais vides, il faut traverser la cour d’honneur.
Les dernières exécutions eurent lieu en novembre 1972 : les condamnés s’appelaient Bontemps et Buffet. La visite commence par le quartier bas, le quartier historique de la prison avec un point central : la rotonde.
Aujourd’hui encore, pour accéder aux cellules, il faut franchir des sas sécurisés. Dans la 2ème division, le silence a remplacé les cris des détenus. Ces dernières années, la promiscuité et l’insalubrité ont souvent été dénoncés à la Santé, où les rats sont encore présents.
Dans cet espace exigu, pas de douche. Dans le quartier haut, les cellules sont plus grandes, 12 mètres carrés, mais les détenus étaient trois ou quatre à y vivre. Seule échappatoire, la promenade. Elle pouvait rassembler jusqu’à 100 prisonniers au même moment.
La cour qui les accueillait a conservé toutes ses installations de sécurité : barbelés en haut des murs, filets pour éviter l’envoi d’objets depuis l’extérieur et filins anti-hélicoptères pour prévenir les évasions, comme celle de Michel Vaujour en 1986. D’autres cours plus petites étaient réservées aux prisonniers placés à l’isolement ou en quartier disciplinaire.
Impossible de visiter la Santé sans s’arrêter au quartier VIP. De nombreux détenus célèbres y ont séjourné : Hamed Ben Bella pendant la guerre d’Algérie, l’écrivain Jean Genet, Maurice Papon ou plus récemment Jérôme Kerviel.
Dans quatre ans, en 2018, la prison de la Santé devrait avoir fait peau neuve : le quartier haut va être entièrement reconstruit quant au quartier bas, il sera rénové.
Reportage Anne Chépeau - Edité par Cécile Mimaut
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