Le manuscrit des "Cent vingt journées de Sodome", de Sade, de retour en France
Cet ouvrage était disputé en Suisse et en France par deux personnes qui en réclamaient la propriété.
Il a connu une "histoire rocambolesque". Le sulfureux manuscrit des Cent vingt journées de Sodome, écrit par le marquis de Sade à la Bastille en 1785, est de retour à Paris, après avoir été caché, volé, vendu, disputé en justice en Suisse et en France, et enfin racheté sept millions d'euros.
"Ce manuscrit exceptionnel, volé en 1982, signalé à Interpol, et disputé par deux familles, est enfin de retour en France, au terme d'une histoire rocambolesque, raconte son nouveau propriétaire, le président fondateur du Musée des lettres et manuscrits, un établissement privé. Mais il m'a fallu trois ans d'âpres négociations."
L'un des manuscrits les plus chers de France
Gérard Lhéritier a "déboursé au total sept millions d'euros" pour cet original très convoité du marquis de Sade (1740-1814), qui devient l'un des trois manuscrits les plus chers conservés en France. Il est assuré à hauteur de douze millions d'euros.
Le rouleau de cette œuvre mythique, catalogue de perversions sexuelles d'une violence inouïe, rédigé à l'insu de ses geôliers par un Sade "embastillé", vient tout juste d'être rapatrié de Genève. Dans un état de conservation parfait, il sera présenté au grand public à l'Institut des lettres et manuscrits, à partir de septembre.
Bientôt classé "Trésor national" ?
Gérard Lhéritier l'a acheté à Serge Nordmann, fils du collectionneur suisse Gérard Nordmann. "Une part des 7 millions d'euros est revenue à la famille Nordmann, détentrice légale du rouleau, selon la justice helvétique, l'autre à Carlo Perrone, héritier de Nathalie de Noailles, propriétaire légitime du manuscrit, selon la justice française", explique-t-il.
Maintenant, "je vais le faire classer 'Trésor national' afin qu'il reste en France et revienne peut-être un jour à la Bibliothèque nationale de France". "L'important, c'est que le manuscrit revienne en France et que son statut soit clarifié", estime la BNF, qui ne désespère pas de l'accueillir plus tard dans ses collections.
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