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Lambert Wilson dans "Le Misanthrope" de Molière : "Alceste restait un rêve qui est le rêve de beaucoup d'acteurs masculins"

Le comédien joue le célèbre personnage de Molière à partir de samedi soir à Paris.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Lambert Wilson joue "Le Misanthrope" à Paris au Théâtre Libre. (SVEND ANDERSEN)

Lambert Wilson joue Le Misanthrope de Molière à partir de samedi 16 février à Paris au Théâtre Libre, et jusqu'au 19 mai. Le comédien interprète Alceste, qui rend beaucoup d'acteurs "envieux" parce que "c'est un rôle extraordinaire", selon lui, "l'un des grands rôles du répertoire classique français". Lambert Wilson retrouve dans ce personnage le misanthrope qu'il est devenu, "blessé par le comportement des humains"

L'acteur Lambert Wilson évoque son rôle dans la pièce de Molière, au micro d'Anne Chépeau

franceinfo : Alceste fait-il partie des rôles importants au théâtre ?

Lambert Wilson : Alceste dans Le Misanthrope, cela restait un rêve qui est le rêve de beaucoup d'acteurs masculins. C'est un des grands rôles du répertoire classique français. Ce rôle est absolument extraordinaire. En faisant ce rôle, on en fait plein à la fois. On fait en même temps de la tragédie façon Racine, on joue aussi un jeune premier de Marivaux, on a l'impression qu'on joue un fou à la russe. Il est complètement multiple et on n'arrive pas à le saisir. C'est une sorte de savonnette très énigmatique. C'est un défi pour les acteurs. Je sais qu'il y a beaucoup d'acteurs, qui ne sont pas jaloux, mais simplement envieux parce que c'est un rôle extraordinaire.

Est-ce que l'envie de jouer ce rôle remonte au film de Philippe Le Guay, Alceste à bicyclette ?

Absolument ! Parce que je ne connaissais pas la pièce. Je l'avais vu jouer. C'est dans la pratique du rôle avec Fabrice Luchini pendant le tournage de Philippe Le Guay que j'ai apprécié cette langue parce que dans Le Misanthrope, tout est langage, tout est fondé sur la beauté de la langue et la complexité incroyable que Molière met, personnage par personnage, dans le langage. Et ça, cela m'avait intrigué dès le tournage du film.

Dans Le Misanthrope le personnage d'Alceste dénonce les compromissions. C'est un homme entier. Vous vous sentez proche de cette personnalité ?

Je suis devenu un peu récemment plus misanthrope. Je suis heurté, blessé par le comportement des humains. La quête de gains à tout prix. L'obsession du profit. Finalement, on n'est pas sorti de l'esclavage. Il y a toujours des gens à qui on fait suer le burnous quelque part sur la planète. Il y a une obsession de l'argent. Tout cela me dégoûte. En plus, je suis militant écolo. Le gâchis de cette merveille qui est la création de notre Terre et de ses espèces me semble irrattrapable, et cela me donne des arguments pour jouer Alceste.

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