Le Wi-Fi gratuit dans les transports parisiens, un service "décevant"
Installée dans plusieurs stations de métro, RER, bus et tram, l'offre de Wi-Fi gratuite de la société espagnole Gowex n'a pas complètement convaincu les premiers utilisateurs.
Le Wi-Fi gratuit dans le métro parisien s'installe sûrement mais lentement, selon les utilisateurs qui ont testé le réseau inauguré mardi 26 juin dans la capitale. Cette offre, mise en place par la société espagnole Gowex, est accessible depuis les quais et non dans les rames en mouvement.
Officiellement, elle "permet de bénéficier de l'accès à internet sans fil dans 46 espaces de transports en commun : stations, quais, gares, plateformes et parvis, soit 66 zones de couverture extérieures et intérieures", a prévenu l'entreprise dans un communiqué. "Ces points ou 'hotspots' vont délivrer 1 megaoctet par seconde, sans limite de temps, et gratuitement 24h/24 pour les utilisateurs de smartphones ou de tablettes", a résumé Karim Bouchfanj, directeur général France de Gowex.
Le Wi-Fi gratuit ne fonctionne pour l'instant que dans trois stations sur les quelque 300 que compte le métro parisien (Place d'Italie, Pont de Sèvres et Chaussée d'Antin), une douzaine de stations RER (dont Châtelet, Gare de l'est, Montparnasse) et une dizaine de stations de bus. Pas assez pour convaincre les premiers utilisateurs, dont l'avis est encore mitigé. La preuve.
1. Le test de la simplicité d'accès
• Avec les "hotspots" : "Rien de plus simple", estime 20 Minutes.fr. "Saisissez-vous de votre tablette ou de votre smartphone, choisissez dans vos connexions sans fil le wifi : GOWEXWIFI", avant de vous créer un compte. Et c'est parti.
• Autre moyen d'accéder au réseau : télécharger l’application depuis le portail de Gowex (ou depuis GooglePlay et l’AppStore). Après avoir rempli les champs d'information, l’utilisateur reçoit par texto son mot de passe temporaire "qu’il pourra modifier à sa guise", précise le site ZDNet. "Il suffira ensuite de passer par l’application pour se connecter depuis les hotspots présents dans les transports en commun parisiens, puis d’utiliser son navigateur habituel pour entamer la navigation", précise l'article, ajoutant que, sur ce point, "le test que nous avons effectué ce matin en gare RER d’Auber était plutôt concluant".
2. Le test de l'accessibilité aux réseaux
Une fois inscrit, le Francilien ou le touriste peut donc surfer en paix dans les stations équipées. Après avoir testé le dispositif sur un smartphone dans la station RER d'Auber, ZDNet assure que "la navigation était très fluide"."Le débit maximal de 1 Mbit/s promis par Gowex était quasiment atteint", précise l'article.
Pour le testeur du Huffington Post, l'expérience est pourtant radicalement différente dans la station Chaussée d'Antin, soit à quelques mètres de la station de RER Auber : "Le symbole Wi-Fi reste définitivement mort, précise le journaliste qui utilise une tablette. Il n'y a qu'à l'entrée, en face des tourniquets, qu'un réseau (trois barres) est disponible. Mais comme à Place d'Italie, la connexion rame." Car là-bas - un autre des trois endroits équipés dès mardi -, la connexion est loin d'être idéale : "A la jonction des lignes 5, 6 et 7, le Wi-Fi se fait très capricieux." Puis "totalement absent. Sur la ligne 7, il est timide. Mais la seule barre disponible est trop instable pour espérer une connexion", indique le Huffington Post.
Et pour cause : "Un représentant de Gowex nous a confirmé qu’il faut être à moins de 5 mètres d’une borne pour bénéficier du service dans une des stations parisiennes", indique le site spécialisé 01Net, pour qui la couverture est simplement "médiocre". Dans des conditions optimales - à proximité d'une borne -, le testeur note qu'avec 500 kbits/s, "surfer sur Internet dans le métro est presque agréable". En revanche, "c'est très insuffisant pour que plusieurs personnes se connectent simultanément". Pas génial aux heures de pointe.
3. Le test de la sécurité
Pour 01Net, le formulaire d'inscription pose également problème : "Outre vos incontournables nom, prénom, et adresse mail, [il vous est demandé] votre numéro de téléphone portable et même votre numéro de carte d’identité !", indique le site qui juge cette demande "indiscrète".
"Votre navigation internet est sécurisée et... surveillée, précise 20 Minutes.fr, c'est-à-dire que Gowex sait où est-ce que vous naviguez, de façon à cibler les publicités qui défilent sur vos pages Internet." La pub, justement, pourrait en rebuter certains. "L’identifiant unique délivré sur l’application assurera à l’utilisateur une couverture Wi-Fi dans toutes les villes [60 à travers le monde, dont Bordeaux depuis le mois de mars] où Gowex est installé, indique ZDNet. Dans ces différents pays, Gowex a établi des partenariats avec des annonceurs pour effectuer des campagnes de publicité géolocalisée", précise le site, qui note par ailleurs qu'"aucune campagne similaire n’a été lancée en France pour l’instant".
A Paris, le projet de Gowex ne dispose que de neuf mois pour faire ses preuves. Il sait désormais que le Francilien est autant exigeant que vigilant.
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