Les députés votent la création d'un Centre national de la musique
L'Assemblée nationale a voté lundi soir à la quasi unanimité la création d'un Centre national de la musique, un projet dont l'idée a été lancée il y a des années.
Le ministre de la Culture Franck Riester a évoqué "un nouvel élan pour la filière musicale".
Les députés ont adopté en première lecture, par 76 voix et une abstention, une proposition de loi LREM créant ce nouvel établissement public à compter de janvier 2020, une "structure pilote" à l'instar du Centre national du cinéma.
Le rapporteur, Pascal Bois (LREM), a souligné que la musique "première pratique culturelle des Français" et "deuxième industrie culturelle" avec un poids économique de 8,7 milliards d'euros était le dernier art vivant sans Centre national.
Il fallait créer "une maison commune" pour la musique, plaide Riester
Le ministre a défendu devant les députés la "nécessité de créer une maison commune" pour la musique, "art démocratique par excellence", évoquant notamment la mission de "soutien" à la filière du nouveau Centre national de la musique (CNM).
Le CNM a vocation à rassembler le Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV), le Fonds pour la création musicale (FCM) et le Centre d'information et de ressources pour les musiques actuelles (IRMA).
À l'initiative du gouvernement ont été ajoutés la possibilité pour le Bureau export de la musique française (Burex) et le Club action des labels et des disquaires indépendants français (CALIF) de rejoindre le CNM.
Un serpent de mer évoqué pour la première fois en 2012
La création d'un tel Centre a longtemps fait figure de serpent de mer depuis sa première évocation sous la présidence de Nicolas Sarkozy, avant son abandon en 2012 après l'élection de François Hollande.
Placé sous la tutelle du ministre de la Culture, le Centre bénéficiera du produit de la taxe sur les spectacles, aujourd'hui affectée au CNV. Le ministre a évoqué des futures "ressources complémentaires" dans le cadre du projet de loi de finances pour 2020, après évaluation des "besoins nouveaux".
Plusieurs élus d'opposition de droite comme de gauche ont fait part de "réserves" en particulier sur le financement du futur Centre, à l'instar de Valérie Rabault (PS) ou de Brigitte Kuster (LR) pour qui créer un tel organe sans moyens "ne servirait à rien", alors que "tous s'accordent" sur un budget moyen nécessaire de 20 millions d'euros pour un CNM "moteur".
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