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Les descendants des Huns se rencontrent dans la grande plaine hongroise

Au coeur de la campagne magyare, des dizaines de milliers de Hongrois rencontrent leurs cousins éloignés issus d'une vingtaine de peuples de l'Asie et du Caucase lors d'un festival culturel. Leur lien de parenté: tous se disent descendants des Huns.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Cavaliers en tenue, Festival KURULTAJ, Bujac, Hongrie
 (Attila Kisbendek/AFP)

"A côté des Hongrois, les seuls à garder les traditions anciennes en Europe, tous les peuples descendants des Huns sont représentés au festival Kurultaj", s'est félicité l'organisateur Andras Biro, devant des journalistes. "Des délégations représentant plus de vingt peuples, de la Mongolie en passant par la Bouriatie au Japon, du Kazakhstan, de l'Ouzbékistan, ou les peuples des Caucases, du Dagestan ou encore de l'Azerbaïdjan" y participent, a-t-il ajouté.

Festival teinté de nationalisme magyar

L'événement, organisé par des associations hongroises revendiquant des liens de parenté du peuple magyar avec le conquérant Attila le Hun, est traditionnellement lié aux milieux nationalistes. Le parti politique d'extrème-droite Jobbik a d'ailleurs utilisé le festival comme tribune pour demander lors d'une conférence de presse au gouvernement de  mettre sur pieds un comité d'experts, dont l'objectif serait de prouver "l'héritage véritable des Hongrois, lié aux Huns...". Pour la première fois, le gouvernement hongrois conservateur, qui joue volontiers de la fibre patriotique en évoquant le passé glorieux de la Hongrie, a lui aussi soutenu l'événement. Le vice-président du parlement, Sandor Lezsak, qui est élu de Bugac, a même invité les représentants des délégations étrangères participant au festival au parlement hongrois à Budapest. "La réunion des peuple à l'esprit hun et turc est un trésor que nous devons  préserver", a-t-il déclaré.

Démonstration conquérante

Le "Kurultaj", mot d'origine turc signifiant "réunion tribale", ressemble à  un grand show avec démonstrations équestres et des milliers de participants  habillés comme les anciens conquérants nomades voire comme Attila le Hun lui  même. Pour Andras Biro, le festival est toutefois plus qu'un divertissement, mais doit être considéré comme un livre d'histoire vivant, grâce au travail des  anthropologues et des historiens et des experts en ethnographie, qui cherchent les liens entre les peuples apparentés aux Huns.

Les concerts et spectacles équestres attirent aussi les badauds

Les nombreux concerts, les courses de chevaux, les tirs à l'arc, les  nombreuses danses folkloriques ou encore les expositions dans les yourtes géantes avec les innombrables vendeurs de produits artisanaux ont attiré aussi des curieux venus se détendre. Comme Zsuzsanna Hantos, une jeune femme de vingt ans, venue avec son ami. "Nous avons été informé du festival par les journaux du département, nous sommes venu pour voir les chevaux, mais aussi pour les concerts", indique-t-elle. Un père de trois enfants âgé de 37 ans, Jozsef Kovacs, se réjouit quant à lui de l'ambiance, qui semble coller avec ses préférences politiques. "Il est rare que nous puissions nous rencontrer entre nous", dit-il, alors que flottent non loin des drapeaux Arpad et hongrois.

Cavaliers hongrois et étrangers au rasssemblement culturel de KURULTAJ
 (Attila Kibenedek/AFP)
Le drapeaux Arpad, à rayure rouge et blanche, est un drapeau historique des Hongrois, mais a été aussi utilisé massivement par les Croix Fléchés (nazis hongrois lors de la Seconde guerre mondiale). "On se sent bien", dit-il, "et on paye la facture d'essence avec plaisir pour un événement pareil".

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