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Affaire Matzneff : "Il y a la confusion, les limites, il faut apprendre aux enfants à comprendre ce qu'ils ressentent"

Le débat relancé sur l'âge minimum de consentement à un acte sexuel est l'occasion d'ouvrir la parole entre adultes et jeunes, selon la documentariste Delphine Dilly invitée de franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le livre "Le Consentement" est sorti jeudi 2 janvier 2020. (CHRISTOPHE PETIT TESSON / EPA)

Avec la sortie de son livre Le Consentement jeudi 2 décembre, Vanessa Springora relance le débat sur l'âge minimal de consentement à un acte sexuel. Elle y décrit sa relation toxique avec l'écrivain Gabriel Matzneff, alors âgé de 50 ans, quand elle en avait quatorze.

Delphine Dhilly, documentariste, a signé plusieurs reportages sur cette question du consentement. Pour elle, ce débat concerne plusieurs catégories d'adultes impliqués dans de telles situations. "Il y a l'adulte qui agresse, qui est conscient de ce qu'il est en train de le faire. Lui, il a son cerveau qui est bien constitué on va dire. Mais à quatorze ans, les désirs sont confus. Donc c'est à l'adulte qui sait ce qu'il fait d'arrêter les choses. Mais au-delà de ça, ce qui est intéressant c'est que ça ouvre le débat sur nous, les adultes, avec la génération actuelle de nos enfants."

"Des cours de sexualité doivent exister en France"

 

"Qu'est ce qu'on fait pour apprendre ça ? Comment on apprend aux enfants ? Oui, il y a la puberté et le plaisir. Il y a la confusion et il y a aussi les limites à nommer. Et il faut qu'on l'apprenne aussi aux enfants, à comprendre ce qu'ils ressentent et ce qu'ils ressentent pas. C'est vraiment un travail qu'on doit faire", ajoute Delphine Dilly, pour qui des cours de sexualité devraient exister en France, "avec des espaces à créer pour pouvoir parler en petits groupes, en famille, pour qu'il y ait moins de violence."

Au-delà des conversations de comptoir, on n'a pas encore créé des espaces de parole dignes de ce nom pour les jeunes générations.

Delphine Dilly

à franceinfo

Pour la documentariste, "c'est compliqué quand on a 12, 13, 14 ans de savoir ce qui se passe dans notre corps et de comprendre ce qu'on veut. Il faut discuter de cette confusion."

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