Injures antisémites contre Alain Finkielkraut : un "gilet jaune" condamné à deux mois de prison avec sursis
Benjamin W., l'homme le plus reconnaissable sur les vidéos qui ont circulé en février, s'était notamment écrié : "Espèce de sioniste", "grosse merde", "elle est à nous, la France", ou encore "sale race".
La scène avait suscité une vague de condamnations au sein de la classe politique. L'homme jugé pour avoir proféré des injures antisémites contre Alain Finkielkraut, en marge d'une manifestation parisienne du mouvement des "gilets jaunes", en février, a été condamné à deux mois de prison avec sursis, vendredi 12 juillet. Il était poursuivi par le seul ministère public, qui avait requis six mois avec sursis. Le philosophe ne s'était pas constitué partie civile dans cette affaire, mais était venu témoigner à l'audience en mai.
Le philosophe avait été violemment invectivé par des manifestants en marge du 14e samedi de mobilisation, le 16 février. Benjamin W., l'homme le plus reconnaissable sur les vidéos qui ont circulé, s'était notamment écrié : "Espèce de sioniste", "grosse merde", "elle est à nous, la France", "sale race" ou encore "t'es un haineux et tu vas mourir".
Le tribunal a notamment estimé que ces propos "apparaissent viser Alain Finkielkraut comme personne de confession juive", par le recours aux stéréotypes habituels antisémites, décrivant les personnes de confession juive comme n'appartenant pas à la communauté nationale, selon la décision. "Les injures apparaissent ici avoir été proférées à raison de la religion de la personne visée, le terme 'sioniste' venant ici purement et simplement dissimuler le caractère antisémite des propos", a encore considéré le tribunal.
Contestation du caractère antisémite des propos
"Mon client conteste tout antisémitisme et on considère qu'il y a un deux poids, deux mesures, quand on voit les propos tenus régulièrement sur tous les plateaux télévisés par Alain Finkielkraut et qui n'ont jamais été repris par le ministère public", a réagi l'avocat de Benjamin W., Me Ouadie Elhamamouchi. Il a annoncé son intention de faire appel.
A l'audience, son client avait expliqué avoir, à la vue du philosophe, été aiguillonné par sa "cause de cœur", "la cause palestinienne". Il avait aussi assuré avoir injurié Alain Finkielkraut en raison de ses positions "sionistes" mais contesté le caractère antisémite de ses propos.
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