Bayonne se prépare à célébrer le centenaire de la naissance de Roland Barthes

Reportage : Ttotte Darguy, Fabien Cordier et Gérard Haristoy Roland Barthes et le Pays basque, c’est plus qu’une histoire d’amour. Quatre lieux peuvent y résumer son parcours : Bayonne où il a grandi, Biarritz où il a enseigné, Hendaye où il allait en vacances chez sa grand-mère et Urt où il est enterré aux côtés de sa mère. Un parcours qu’il avait parfaitement synthétisé d’une phrase : "il n’est de pays que l’enfance".

Pour lui, Bayonne, c’était avant tout des odeurs : celles du chocolat (le chocolat est arrivé en France à Bayonne), du piano que l’une de ses tantes enseignait et du Petit-Bayonne, un quartier de la ville riche de ses vieilles rues étroites.

Roland Barthes, c’est surtout l’intellectuel, auteur prolifique d’essais et de travaux de recherches en sémiotique. Il occupe la chaire de sémiologie du Collège de France de 1977 à 1980, date de sa mort. Son premier essai "Le degré zéro de l’écriture", considéré comme un manifeste d’une nouvelle critique, le fait connaitre, lui qui avait été l’un des tenants du structuralisme.

L’essentiel du travail de Barthes portera sur la sémiologie et l’étude du sens. "Mythologie", "La chambre claire" ou "L’empire des signes" en sont des illustrations. Il écrira aussi "Fragments du discours amoureux", qui le fera accéder à la notoriété.

Mais l’ouvrage qui fera sans doute le plus de bruit, notamment dans les milieux intellectuels, est "La mort de l’auteur" dans lequel il développe le rôle de plus en plus important que doit prendre le lecteur en littérature, se substituant peu à peu à l’auteur.

Roland Barthes disparaitra tragiquement, fauché par une camionnette de nettoyage. Il est enterré à Urt (Pyrénées-Atlantiques) aux côtés de sa mère qu'il adorait.

A Bayonne, on prépare les commémorations : plusieurs colloques et célébrations sont prévus à partir du 26 septembre (voir le site). Agnès Jaoui, Michel Portal, Marie Darrieusecq ont déjà confirmé leur présence.