"Bowie : les années studio", un beau livre-hommage
On le sait, la fin d’année est propice à une déferlante de supposés « beaux livres » sur les stars. Trop souvent, quelques photos archi rebattues mal imprimées sur du mauvais papier et accompagnées d'un texte indigent, font l’affaire.
« Bowie : les années studio » ne mange pas de ce pain là. C’est le modèle de beau livre comme on les aime. Certes, le sujet, Bowie le touche-à-tout-caméléon, s’y prête merveilleusement.
Tous les visages du personnage
L’ouvrage balaye donc toutes les facettes, tous les visages et toutes les époques de David Bowie, de Ziggy Stardust au Thin White Duke, et jusqu’au dernier album, Reality, paru en 2003. Une belle occasion de réviser son sujet avant la copieuse rétrospective que lui consacrera à partir du mois de mars le Victor & Albert Museum de Londres.
« Je voulais qu’on voie en moi quelqu’un à la mode, mais pas être une mode moi-même. Etre l’instigateur d’idées nouvelles… Je me suis repris et j’ai décidé d’utiliser le moyen d’expression le plus facile, le rock’n’roll, et j’y ajouterai au fil des ans tout un tas de choses », déclarait déjà David Bowie en 1976.
Des photos superbes
Ce qui frappe en tout premier en feuilletant ce livre grand format, ce sont les photos. Leur qualité. Et le sentiment réjouissant d’en découvrir au moins un tiers pour la première fois.
Ainsi, dès les premières pages, les clichés aux cheveux longs pris à l’aube des années 70 dans le fameux manoir gothique Haddon Hall, demeure et cocon fertile où Bowie organisa sa première mutation vers le succès, ravissent. Plus loin, les photos prises en studio au château d’Hérouville en compagnie de son inséparable guitariste-arrangeur Mick Ronson, puis à Paris sur une terrasse fleurie en 1977, à Tokyo dans les années 80 ou en pleine séance de gym en 1993, font le même effet et attisent le désir de posséder cet objet-livre.
Un texte clair et des citations à foison
Dans un second temps, une fois le regard rassasié, le texte prend ses droits. Et il ne déçoit pas. Très clair, vivant et érudit, il mêle citations de l’artiste, remises en perspective, analyses, récits et petits rappels chronologiques des faits année par année.
« Mon vrai style, ce que j’aimais, c’était marier Little Richard avec Jacques Brel et les faire accompagner par le Velvet Underground. Quel genre de son cela donnerait-il ? », résumait Bowie avec simplicité en 2011.
Une discographie très complète clôt l’ouvrage. Et tout ça pour moins de 35 euros. Qui dit mieux ?
« Bowie, les années studio » de Paolo Hewitt (éditions Fetjaine) 34,90 euros
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