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"Les Archives des films Walt Disney" : un beau livre-monstre
Après les archives Kubrick, Bergman, Chaplin, ou James Bond, Taschen publie dans sa collection XXL, celles de Walt Disney. Un premier tome qui couvre les dessins animés de la période 1921-68, soit depuis ses débuts jusqu’au "Livre de la jungle". Un livre géant (41,1 x 30 cm, 620 pages, 7kg), véritable somme à l’iconographie exceptionnelle, supervisé par un spécialiste du magicien de l'animation.
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L’histoire Disney
Il y a 50 ans disparaissait, le 15 décembre 1966, Walt Disney. Si Disney est reconnu comme l’inventeur du cinéma d’animation moderne, il dut se battre bec et ongles, dans les années 20-30, pour s’imposer aux côtés des Otto Messmer/Pat Sullivan (Felix le chat), et des frères Dave et Max Fleischer (Koko le clown, Betty Boop, Popeye) qui tenaient le haut du pavé. Après les "Alice’s Comedy", puis "Oswald, le lapin chanceux", peu rentables, c’est Mickey Mouse qui lui apporte le succès en 1928, avec ses premières aventures dans "Steamboat Willie". Créée dans son garage qui lui tenait lieu de studio, la petite souris aux grandes oreilles deviendra le logo d’une des plus importantes majors du cinéma, qui fait aujourd’hui la pluie et le beau temps à Hollywood.C’est ce parcours que retrace "Les Archives des films Walt Disney", à travers l’histoire qui a conduit à la réalisation des séries de courts/moyens-métrages d’animation Disney ("Silly Symphonies", Mickey, Donald, Pluto…), puis à celles des longs métrages qui ont bouleversé le genre à partir de "Blanche-Neige et les sept nains" en 1937. Toute la profession lui conseillait alors d’abandonner ce projet fou qui devait lui apporter la gloire. Le reste n’est que littérature… ou presque. Car entrer dans les coulisses de la machine Disney, c’est aller à la rencontre d’artistes comme les animateurs Ub Iwercks ou Albert Hurter, sans lesquels rien n’aurait été possible, c'est aussi découvrir d’étonnantes anecdotes, des doutes, des échecs et les réussites multiples qui jalonnent 47 ans d’une histoire du cinéma.
Les riches heures des contes de Disney
Qui dit ouvrage sur les dessins animés Walt Disney, dit illustrations. Et si l’on parle d’archives rassemblées dans un tel recueil, c’est à l’iconographie à laquelle l’on pense en priorité. Layouts (dessins préparatoires), story-boards, décors, études de personnages, d’expressions, photos de studios ou affiches abreuvent un ouvrage dont les dimensions permettent d’en apprécier les richesses graphiques, conceptuelles, artistiques. Car si le studio, comme toute entreprise américaine, existe pour faire de l’argent, Disney n’a jamais été avare dans ses exigences en innovant souvent, en faisant appel aux meilleurs professionnels, et en expérimentant.Ainsi "Fantasia" (1940), où l’immense illustrateur danois Kay Nielden fut mis à contribution, et dont l’échec commercial fit chanceler le studio, comme à d’autres périodes de son histoire. Innovation encore, quand il demande à ses collaborateurs de multiples études animalières sur des modèles vivants, dans l’enceinte des studios-mêmes, pour "Bambi" (1947) notamment, ou en filmant des acteurs en costume pour préparer les scènes animées.
Les sources d’inspiration du maître sont évoquées, comme les contes européens (Perrault, les frères Grimm, Collodi...), mais aussi les peintres et illustrateurs (l’école préraphaélite, Gustave Doré, Arthur Rackham, les symbolistes, Dali…), le cinéma expressionniste ("Faust" de F. W. Murnau)… Respectant la chronologie des films réalisés, séries, ou longs métrages, "Les Archives des films Walt Disney" présente sans doute le plus grand nombre de documents jamais rassemblés sur les créations de l’"Oncle Walt". Son exigence éditoriale en fait un véritable objet de bibliophilie. A ce titre, l’édition "collector" sous coffret et sur papier vélin, complétée par un portfolio de "cells" et autres "goodies", est un bijou qui, lui, exige toutefois de casser la tirelire des trois petits cochons.
Les Archives des films Walt Disney
Sous la direction de Daniel Kothenschulte
Texte en anglais avec livret traduit en français
620 pages, 1500 illustrations
Editions Taschen
150 Euros
Edition collector (2500 exemplaires) : 400 euros
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