"L’Intégrale Jacques Tati" : tout l’œuvre filmé de Monsieur Hulot dans une monographie exceptionnelle
Tout Tati dans un coffret : cinq livres sur Jacques Tati, comme ses cinq longs métrages qui l’élèvent au sommet du cinéma. Ses films, son travail, son art.
Jacques Tati : la totale. De 1949 à 1971, Jacques Tati a créé une œuvre en cinq films incontournables de l’histoire du cinéma. C’est peu et c’est beaucoup. L’Intégrale Jacques Tati a pris dix ans à voir le jour. La dramaturge Macha Makeïeff y est pour beaucoup. Elle a crée avec la fille de Tati, Sophie Tatischeff, et Jérôme Deschamps, "Les Films de mon Oncle", qui gère la diffusion et le fonds Jacques Tati. Des centaines de documents sont rassemblés : cahiers, scénarios, photos, pour beaucoup inédites, des analyses… Une monographie Tati, comme un musée sur papier.
Tati à tous les étages
Jour de fête (1949), Les Vacances de Monsieur Hulot (1953), Mon oncle (1958), Playtime (1967), Trafic (1971) : en cinq films, Jacques Tati s’est inscrit au Panthéon des cinéastes en créant une œuvre unique dans la continuité des Max Linder, Chaplin et Keaton, et au côté de son complice Pierre Etaix. Des noms qui parcourent une monographie exigeante, avec une iconographie unique. Dans un coffret, cinq volumes à l’italienne, aux couvertures très graphiques, L’Intégrale Jacques Tati est en soi un objet d’art. Le coffret est à l’image de son cinéma : le gris rappelle les tenues de Monsieur Hulot, les couleurs primaires traduisent sa fantaisie. Tati explore, Tati parle, Tati travaille, Tati filme, Tati écrit : autant d’ouvrages dont les angles couvrent tout son œuvre et son approche du cinéma.
Plus sonore que parlant
Les films de Jacques Tati ne sont pas bavards. Son art vient du muet qui lie la pantomime au son. Les films de Tati sont plus sonores que parlants. C’est au décryptage de cette approche du cinéma que L'Intégrale Jacques Tati invite. Sa vision de la société qui l’entoure, avec son œil esthétique, sociologique, humaniste, humoristique : artistique. S’il a des héritiers, le réalisateur palestinien Elia Suleyman en est le plus proche comme en témoigne son récent It Must Be Heaven (sorti le 4 décembre), récompensé à Cannes.
Observateur méticuleux de son temps, Tati part de la ruralité (Jour de Fête) pour finir sur les autoroutes (Trafic), en passant par les congés payés (Les Vacances de Monsieur Hulot), la vie urbaine (Mon oncle), et la société de consommation (Playtime). Cinéaste visionnaire, cinéaste pamphlétaire, Jacques Tati est enfin honoré d’un ouvrage digne de la place qu’il occupe dans l’histoire du cinéma.
L’intégrale Jacques Tati
Collectif sous la direction d’Alison Castel
Cinq volumes reliés, en coffret
Editions Taschen
185 Euros
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