"New York 1997 : l’artbook officiel" : la totale sur la création du film culte de John Carpenter
Sorti en 1981, "New York 1997" n’a pas pris une ride aujourd’hui. L’ouvrage de John Walsh revisite toute la production du film dans un beau livre richement illustré.
Réputé pour la gestion des budgets serré de ses films, John Carpenter donnait en 1981 à New York 1997 l’étoffe d’un blockbuster avec un budget de seulement six millions de dollars. Très illustré, avec des interviews inédits, L’artbook officiel du film retrace, de la préproduction à la musique ou les affiches, la mise en œuvre d’un film devenu culte. Il révélait Kurt Russell aux côtés des vétérans Lee Van Cleef, Ernest Borgnine, Harry Dean Stanton et Donald Plesance, avec la rare participation à un film du roi de la soul, Isaac Hayes.
Watergate
John Carpenter est un des rares réalisateurs à se consacrer presque uniquement au fantastique et à la science-fiction qu’il affectionne. Après Halloween, la nuit des masques (1978), puis Fog (1980), le cinéaste s’essayait pour la première fois à la science-fiction. Dans un avenir proche à l'époque, New York 1997 imaginait une île de Manhattan transformée en prison à ciel ouvert, où s’écrase l’avion du président américain, dont le sauvetage est confié à un repris de justice retors.
Prônant un cinéma fantastique adulte, John Carpenter réalisait avec New York 1997 sans doute son film le plus politique avant Invasion Los Angeles (1989). Dans son artbook, John Walsh dévoile que le réalisateur a écrit son scénario en pleine affaire du Watergate, scandale qui vaudra au président Nixon de démissionner. Carpenter met dans son film toute sa méfiance à l’égard des politiques, avec son alter ego Snake Plissken (Kurt Russell), un antihéros entre mercenaire et hors-la-loi, indépendant et anarchiste.
New York à Saint-Louis
La difficulté majeure du film telle que l’expose John Walsh fut de visualiser un New York nocturne, désaffecté et laissé à la merci de bandes rivales de prisonniers. Après une présentation des différents acteurs, John Walsh visite les différents lieux de tournage, avec seulement deux jours à New York, l'équipe se transportant à Saint-Louis, partiellement désert, pour reconstituer un Manhattan laissé à l’abandon. Avec le studio pour l’intérieur de l'avion présidentiel, la reconstitution de la terrasse du World Trade Center (encore debout à l’époque) à Valencia en Californie, ou le QG-théâtre des prisonniers filmé à Los Angeles, le tournage relève d’un patchwork auquel Carpenter est parvenu à donner toute son unité.
Le futur proche du film a nécessité la construction d’architectures et d’objet originaux, et la confection de maquettes ou de matte-painting (peinture sur verre) pour visualiser un New York nocturne plus vrai que nature. Parmi les artistes à la tâche, un certain James Cameron peintre sur verre, qui n’est pas encore réalisateur. Si les secrets de tournage parcourent l’ouvrage, son iconographie extrêmement riche et inédite est la qualité majeure d’un ouvrage qui nous replonge dans un des films phare des années 80 et de John Carpenter.
New York 1997 : l’artbook officiel du film
De John Walsh
Hors-Collection - Ynnis Editions
Relié, 160 pages
45 euros
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