Charles Pépin : en France on confond "avoir raté" et "être un raté"
"Les échecs font grandir, font progresser et font apprendre" explique Charles Pépin. Mais la culture de la France, en raison de son penchant essentialiste (on est tel qu'on est..) est très culpabilisante. On confond ici "avoir raté et être un raté". "On est habitué, de l'école à l'entreprise, à confondre l'échec de son projet avec l'échec de sa personne" dit le philosophe.
"Je ne dis pas que tous les ratages sont intéressants, mais les ratages qui développent des pouvoirs singuliers, ceux-là, il ne faut pas les rater. Il vaut mieux rater d'une manière intelligente - qui me ressemble - plutôt que de réussir comme tout le monde, en me soumettant à un modèle qui ne me correspond pas".
Réussir grâce à l'échec
Selon le livre de Charles Pépin, il y a trois conditions pour qu'un échec soit vertueux et fasse grandir :- pas de déni, le reconnaître
- ne pas s'identifier à son échec (distinguer la personne de son projet)
- prendre le temps de s' arrêter pour questionner l'échec (Etais-je sur la bonne voie ? Dois-je persévérer ?)
Le livre raconte aussi les mésaventures de Rafael Nadal, de Steve Jobs, de Thomas Edison ou de Barbara qui ont su vivre leurs échecs pour réussir. Charles Pépin, sur le plateau du Soir 3, prend aussi l'exemple de Serge Gainsbourg, qui sans avoir échoué en tant que peintre, n'aurait jamais réussi comme musicien.
A la question de savoir si Charles Pépin lui-même a connu l'échec (agrégé de philo, diplômé de Sciences Po et HEC Paris...), il reconnaît humblement avoir eu quelques livres qui n'ont pas bien marché. Peut mieux faire...
"Les vertus de l'échec" de Charles Pépin (Allary Editions ) 250 pages - 18.90 euros
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