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Chine : l'écrivain en exil Ma Jian confondu par les médias avec un ancien patron du contre-espionnage condamné

L'écrivain chinois en exil Ma Jian a choisi l'ironie sur Twitter après avoir été confondu par plusieurs médias qui ont publié son portrait pour évoquer un ancien chef du contre-espionnage chinois. Ce dernier vient d'être condamné à la prison à vie et porte le même nom que l'écrivain. Les livres de Ma Jian, qui vit à Londres, ont été interdits en Chine pour "pollution spirituelle".
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'écrivain chinois en exil Ma Jian en décembre 2018 à Paris.
 (JOEL SAGET / AFP)
"Non content de partager mon nom, l'espion corrompu en chef Ma Jian, l'ancien vice-ministre de l'agence responsable de mon interdiction de séjour en Chine, a également dérobé mes traits", s'amuse l'écrivain sur Twitter.
L'ancien chef du contre-espionnage chinois a été condamné jeudi pour corruption à la prison à vie par un tribunal du Liaoning (nord-est de la Chine). Il a été reconnu coupable notamment d'avoir touché des pots-de-vin.
Ma Jian, ancien chef du contre-espionnage chinois, lors de son procès en décembre 2018.
 (An xin / Imaginechina)
Les noms des deux hommes, l'ancien espion et l'écrivain, s'écrivent avec les mêmes caractères chinois.
"Mes enfants sont sidérés d'apprendre que je ne suis pas l'auteur de China Dream, qui leur a permis de déguster des boulettes aux algues pour le souper, mais plutôt un ancien maître espion qui vient d'être emprisonné à vie pour avoir accepté des pots-de-vin extrêmement généreux", ironise encore Ma Jian dans un autre tweet, en référence à plusieurs articles à l'illustration erronée.
"Suis-je un romancier interdit rêvant d'être un maître espion corrompu, ou suis-je un maître espion corrompu rêvant d'être un romancier interdit?", poursuit l'écrivain, badin.

Ses livres interdits en Chine

Les livres de Ma Jian, qui vit à Londres, ont été interdits en Chine après que son premier roman, "La mendiante de Shigatze", sur les voyages d'un jeune journaliste chinois au Tibet eut été qualifié de "pollution spirituelle" par le gouvernement chinois.

L'ironie du destin veut également que l'écrivain ait été autorisé à revenir en Chine il y a six ans à la suite d'une autorisation spéciale des autorités pour qu'il puisse assister à l'enterrement de sa mère, une autorisation signée notamment par... Ma Jian, l'espion. "C'était digne de Kafka. Ma Jian donnant la permission à Ma Jian", raille l'auteur sur Twitter.

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