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Claude Pompidou, une mère et première dame racontée par Alain, son fils adoptif

Neuf ans après la mort de sa mère, Alain Pompidou, le fils adoptif de Claude et Georges Pompidou, publie un livre intitulé "Claude. C’était ma mère" (Flammarion). A travers une foule d’anecdotes, il dresse le portrait d’une femme passionnée de mode et de culture, qui ouvrit la voie des premières dames de caractère.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Claude Pompidou était passionnée de mode. Ici, lors d'un défilé du couturier Pierre Cardin en juillet 1975.
 (AFP)

Adopté en 1942 à l’âge de 3 ans par le couple Pompidou qui n’arrivait pas à avoir d’enfant, Alain Pompidou est resté un homme plutôt discret qui ne s’est jamais engagé en politique. Son domaine à lui, ce fut la science. Agrégé de biologie à 32 ans, il enseigna durant trente ans l’histologie (étude des tissus biologiques), l’embryologie et la cytogénétique en faculté de médecine à Paris. 

Claude Pompidou et son fils Alain, le 7 mai 2004 lors du 30e anniversaire de la mort de Georges Pompidou dans son village natal du Cantal.
 (PHOTOPQR/LA MONTAGNE)
Invité du 13h de France 2 avec Marie-Sophie Lacarrau, il évoque quelques anecdotes extraites de son livre "Claude. C'était ma mère". Parmi elles, cette habitude qu'avait sa mère d'avoir toujours dans ses valises, entre les tenues des grands couturiers, "un pain de campagne, un saucisson, une bouteille de vin de Cahors".

Méfiante envers la politique

Claude Pompidou (née Cahour) considérait la politique comme "un jeu de massacre". C’est à contrecœur que cette fille de médecin originaire de la Mayenne vit son mari Georges abandonner sa carrière de professeur pour s’engager auprès du général de Gaulle.
 
Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, celui qui était alors président du gouvernement provisoire, confia à Pompidou les questions de politique intérieure. Devenu président en 1961, de Gaulle le nomma Premier ministre. Signe d’un caractère fort, Claude refusa d’emménager à Matignon. Mais en 1969, quand son mari devint à son tour chef de l’Etat, elle fut obligée d’habiter à l’Elysée où elle détesta vivre (elle l’appelait "la maison du malheur"). Mais sa présence et le goût qu’elle partageait avec son mari pour les arts et la culture firent entrer un vent de modernité dans la maison présidentielle.
 

Le président Georges Pompidou pose avec son épouse Claude sur le balcon devant le jardin de l'Elysée, le 20 juin 1969, au premier jour de son entrée à l'Elysée après son élection.
 (STF / AFP)

Amoureuse de la mode et des arts

Claude Pompidou était férue de mode. Cette grande femme blonde d’1,80 m représenta autant la haute-couture (Yves-Saint-Laurent, Chanel, Dior) que le prêt-à-porter (Courrèges, Cardin) avec un mélange d’élégance et d’audace. Mais ce goût des belles tenues lui valut aussi de se voir décerner par le Canard Enchaîné les surnoms de "Reine Claude" et "Madame de Pompidour"...
 
Dans des années 60 marquées par l’émergence de nouvelles formes et de nouveaux matériaux comme le plastique, Claude Pompidou fit entrer le design à l’Elysée en confiant à Pierre Paulin la réalisation du mobilier de la salle à manger, du fumoir, du salon orné de toiles de Kupka et Delaunay et de l'antichambre au décor à effet cinétique de rayures colorées de Yaacov Agam. Le couple présidentiel organisait aussi des dîners où l’on pouvait croiser des artistes de tous horizons : Yves Saint Laurent, Coco Chanel mais aussi Françoise Sagan, Alechinsky ou Bernard Buffet...

Claude Pompidou (à gauche) avec Bernardette Chirac et Liliane Bettancourt lors d'un défilé Chanel en janvier 1979 à Paris.
 (PIERRE GUILLAUD / AFP)

Dame de coeur

Après la mort de son mari le 2 avril 1974, Claude Pompidou refusa de retourner à l’Elysée. Elle suivie par contre le développement du Centre national d'art et de Culture Georges-Pompidon, une réalisation voulue par son époux. Et jusqu'à sa mort le 3 juillet 2007, elle resta également très investie dans la Fondation créée en 1970 à son  nom. Une fondation qui vient en aide aux  "personnes fragilisées par la maladie, le handicap et le grand âge". Treize établissements, accueillant plus de 1000 personnes ont ainsi vu le jour à travers la France. L’intégralité des bénéfices liés à la vente du livre d’Alain Pompidou seront reversés à cette Fondation.
 

  (Flammarion)

A noter qu'en décembre 2012,  Pompidou publiait chez Robert Laffont un livre consacré à son père, "Georges Pompidou. Lettres, notes et portraits, 1928-1974". A partir de documents inédits et de lettres à des amis, il évoquait le parcours et la personnalité de son père.

"Caude. C'était ma mère", récit d'Alain Pompidou
Flammarion
352 pages
19,90 €

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