Coluche trente ans après : 5 livres et une grande exposition à Paris à la rentrée
Le 19 juin 1986 Coluche, Michel Collucci, 41 ans, trouve la mort dans un accident de moto. Sa disparition plonge les Français dans la tristesse. Même ceux qui le trouvaient vulgaire. Trente ans après, on se surprend à se demander à chaque événement d'actualité ce qu'il aurait trouvé à dire pour nous faire rire. Il reste ce qu'il a donné, et que l'on peut retrouver dans ses sketches, indémodables, ou dans les livres qui nous parlent de lui. En voici une sélection parmi les classiques et aussi les nouveautés publiées à l'occasion des trente ans de sa disparition. On pourra aussi le retrouver dans une grande exposition qui lui sera consacrée à la rentrée à l'hôtel de Ville de Paris, du 6 octobre 2016 au 16 janvier 2017.
Marc Brincourt, co-auteur de "Coluche, putain de mec", invité des Cinq dernières minutes sur France 2
BIO
Michel Colucci est né le 28 octobre 1944 à Paris d'une mère fleuriste et d'un père ouvrier d'origine italienne qui fréquente les milieux artistiques du Montparnasse des années 30 et qui meurt quand Michel a trois ans. Il est élevé avec sa sœur à Montrouge par sa mère. Après avoir fait des petits boulots, travaillé à l'usine, il fait ses débuts dans le spectacle en 1969 au Café de la Gare. En 1972, il monte "Au vrai chic parisien", sa propre troupe, avec laquelle il créé "Thérèse et Triste" et "Ginette Lacaze" où il partage la vedette avec Josiane Balasko. Il est remarqué par le producteur Paul Lederman, manager de Claude François et Thierry Le Luron. Il adopte son nom de scène, Coluche et enchaîne alors les spectacles à L'Olympia en 1973 en lever de rideau de Dick Rivers, puis en vedette en 1975, Bobino en 1975, le Théâtre du Gymnase en 1978 puis en 1980 où il attire 600.000 spectateurs.
La légende se construit avec son lot de provocations et de gags, dont le vrai-faux mariage le 25 septembre 1985 avec l'imitateur Thierry Le Luron, complice et rival qui meurt peu après lui, le 13 novembre 1986. La décision de se porter candidat à "l'érection pestilentielle" en 1981 (sous l'étiquette du "candidat nul") suscite des remous à droite et à gauche. Ce farouche opposant à "l'establishment" voit se dresser contre lui les professionnels de la politique de tout bord et il préféra jeter l'éponge.
Après la parenthèse politique, l'artiste retourne à son vrai métier. Il l'exerce sur scène, à la radio (RMC, d'où il est renvoyé pour insolence envers la famille princière de Monaco, RFM et surtout Europe 1), au cinéma (24 films, tous comiques, à l'exclusion de "Tchao Pantin" de Claude Berri en 1983 qui lui vaut le César du meilleur acteur), et aussi à la télévision (notamment un faux journal télé sur Canal+).
Dans ces années 80, il divorce et son ami Patrick Dewaere se suicide (1982) avec le fusil qu'il lui avait offert. Coluche abandonne la scène et plonge dans la drogue. Puis germe l'idée des Restos du cœur. "J'ai une petite idée... Si y' a des gens qui sont intéressés pour sponsoriser (sic) une cantine gratuite qu'on commencerait par faire à Paris et qu'on étalerait dans les grandes villes de France", suggère-il le 26 septembre 1985 sur Europe 1. Le 21 décembre de la même année sont officiellement ouverts les premiers Restos du cœur. Il est également à l'origine de "l'amendement Coluche " (voté après sa mort) qui instaure une déduction fiscale pour les dons aux Restos du cœur et autres organismes nourrissant les personnes en difficulté. (Avec AFP)
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