Covid-19 : les librairies ont limité les dégâts en 2020
Soutenues par des achats massifs des lecteurs lors des quelques mois d'ouverture qui ont ponctué la crise sanitaire, les librairies ont limité la casse en 2020, leur activité globale affichant un recul de 3,3% des ventes par rapport à 2019.
Les libraires sauvés par la fidélité et la solidarité de leurs clients, tel est le constat dressé par une profession qui a craint pour sa survie. Au titre de 2020, l'année du coronavirus, l'activité globale de la profession affiche une baisse de 3,3% des ventes comparativement à 2019, grâce aux achats massifs des lecteurs lors des quelques mois d'ouverture, a annoncé mardi le Syndicat de la librairie française dans un communiqué sur son site.
"La fréquentation exceptionnelle en librairie après les deux périodes de fermeture a permis d'éviter une catastrophe", a expliqué le syndicat, soulignant le "retour très massif" des lecteurs à la suite des deux périodes de confinement : +32% en juin, +35% en décembre. Ces données ont été collectées par l'Observatoire de la librairie, géré par le syndicat. Celui-ci regroupe 368 librairies pour un chiffre d'affaires consolidé de 390 millions d'euros, soit plus du tiers du chiffre d'affaires de la profession.
Un recul global limité, mais de fortes disparités
Les évolutions sont contrastées selon la taille des librairies, les plus grosses ayant le plus souffert de la fermeture. Plus le chiffre d'affaires est important, plus l'activité se rétracte. Ainsi, les librairies de plus de 4 millions d'euros de CA ont subi une baisse moyenne de plus de 9%. Une librairie sur cinq a accusé une baisse supérieure à 10%.
La majorité des rayons ont été en baisse, à l'exception de la littérature, de la bande dessinée et de la vie pratique, qui ont représenté à eux trois la moitié des ventes en librairie en 2020. Pour le tourisme, le livre d'art (fermeture des musées, annulation des expositions) et l'ouvrage universitaire, les contre-performances ont été directement imputables à la crise sanitaire. Une baisse des achats des bibliothèques supérieure à 5% est aussi relevée.
Dès le lendemain des fêtes, les clients de retour dans leur librairie à Paris (reportage France 2 : Carine Azzopardi, J. Ababsa, O. Darmestadt)
Les librairies, cataloguées parmi les commerces non essentiels au deuxième confinement, avaient finalement pu rouvrir fin novembre, et ont donc pu profiter pleinement de la vague d'achats de la période de Noël. Beaucoup de voix s'étaient élevées pour demander leur réouverture, la lecture s'avérant une activité psychologiquement précieuse et très demandée en période d'arrêt des autres activités culturelles.
Selon les estimations du syndicat, pendant le deuxième confinement, les ventes autorisées aux libraires, par correspondance et sur le pas de leurs portes ("click and collect"), ont assuré jusqu'à 20% du chiffre d'affaires réalisé en temps normal.
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