"Débarquer" d’Hugo Boris : une rencontre pleine d’humanité entre un vétéran du D-Day et une jeune guide d’Omaha Beach
Après "Police" qui abordait la question des reconduites à la frontière et du sort des étrangers refoulés, Hugo Boris nous plonge dans son nouveau roman dans l’enfer du Débarquement de Normandie, à travers une rencontre entre un ex-soldat américain débarqué sur Omaha Beach le 6 juin 1944 et une guide qui fait visiter les lieux aux touristes. L’histoire de deux destins qui vont se rejoindre.
Ils sont des dizaines à guider les touristes sur les plages du Débarquement pour leur raconter ce 6 juin 1944 durant lequel des milliers de soldats tombèrent sous les balles nazies, sans avoir, pour beaucoup, foulé véritablement le sol normand. Pour son nouveau roman, paru en août chez Grasset, Hugo Boris en a rencontré de nombreux guides pour se documenter, particulièrement sur Omaha Beach, où débarqua son héros Andrew, et où périrent plus d’un millier d’hommes en quelques heures seulement.
"Ce déferlement de violence, ce déchaînement de violence ici, on a besoin des guides pour nous le raconter, nous le faire vivre. Comment peut-on imaginer quand on voit cette plage, cette mer, si belles ? Et pourtant, c’est là que ça a eu lieu", explique l’auteur.
"Un passé qui ne passe pas"
D’un côté, il y a donc Andrew, vétéran de la Seconde Guerre mondiale qui au crépuscule de sa vie décide de revenir à Omaha Beach, là où il fut débarqué le 6 juin. Un vieil homme empreint de culpabilité car ce jour-là, il échappa aux tirs de défense allemands et à une mort probable, en ne suivant pas ses camarades vers la plage mais en restant dans l’eau.
De l’autre, il y a Magali, guide professionnelle sur les plages du Débarquement à qui on annonce qu’elle va devoir prendre en charge ce vétéran revenant pour la première fois à Omaha. Accueillir un témoin du D-Day, le Graal pour un guide, mais pas pour Magali, dont le mari a subitement disparu neuf mois plus tôt et dont personne ne sait s’il est mort ou vivant, la laissant avec leurs deux enfants en bas-âge.
"Construit comme un singulier jeu de miroir, sur une journée associant rythme implacable et temps suspendu de la vie intérieure, Débarquer est un roman de désapprentissage. Magali et Andrew ont déjà parcouru un rude chemin de vie, et les voilà confrontés à un passé qui ne passe pas", précise la note de l’éditeur.
"Débarquer" de Hugo Boris (Editions Grasset, 198p., 19€)
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