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Début, le 25 octobre, de la très intense quinzaine des prix littéraires

Ils sont cinq à espérer voir mardi 25 octobre, leur roman entouré d'un convoité bandeau rouge. Ce sont les finalistes du prix Femina, premier des importants prix littéraires de la saison. Suivent quinze jours d'attente, de suspense ou de rebondissements. Le point sur le calendrier des prix littéraires et sur leurs enjeux.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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  (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Le calendrier des prix

Le prix Femina est le donc le premier : il tombe le 25 octobre. Les autres prix d'automne suivront dans la foulée. L'Académie française attribuera son Grand prix du roman jeudi 27 et la semaine suivante ce sera au tour du Medicis (le 2 novembre), du Renaudot et du Goncourt (le 3 novembre). Le prix Décembre, le mieux doté des prix littéraires avec une prime de 30.000 euros pour son lauréat (le 7 novembre), le prix Interallié et le prix de Flore (tous deux le 8 novembre) concluront la saison des prix. Le Goncourt des lycéens se détache des autres étant attribué le 17 novembre.

Les ventes induites

Recevoir un grand prix littéraire demeure une manne pour les éditeurs quasiment certains d'exploser leurs ventes et une consécration, parfois paralysante, pour un auteur. La moyenne des ventes d'un Goncourt des lycéens approche les 395.000 exemplaires. Le prix Goncourt dépasse les 345.000 exemplaires, le Renaudot les 251.000, devant l'Académie française (231.000), le Femina (80.000), l'Interallié (62.000) et le Medicis (40.000).

Des favoris ?

Contrairement à certaines années, aucun favori ne se détache et les romanciers dont le nom apparaissait dans quasiment toutes les listes au moment des premières sélections ne sont plus autant cités qu'au début.

Ainsi, le primo-romancier Gaël Faye, auteur du remarqué "Petit pays" (Grasset) qui a figuré dans quasiment toutes les sélections ne demeure en lice que pour le Goncourt, le Renaudot et l'Interallié. Si cela semble très enviable, rien n'est vraiment acquis. Les jurys de ces trois prix doivent encore se réunir dans les prochains jours pour désigner leurs finalistes.

Les dix membres de l'académie Goncourt se réuniront ainsi mardi 25 octobre (au moment  même où le Femina désignera son lauréat) pour préciser le nom des quatre romanciers finalistes du plus prestigieux des prix littéraires francophones. Au départ, 16 romanciers étaient en lice pour le Goncourt. La deuxième sélection en avait déjà éliminé la moitié.
   

Dure loi des sélections...

L'an dernier, le romancier algérien francophone Boualem Sansal qui faisait figure de grand favori des prix d'automne avec son roman "2084, la fin d'un monde" (Gallimard) avait été la victime du jeu cruel des éliminations. Son nom, cité au départ dans toutes les sélections de prix et notamment du Goncourt, a disparu quand les jurys ont choisi leurs finalistes. Le romancier a dû finalement se contenter du Grand prix du roman de l'Académie française,  partagé avec Hédi Kaddour ("Les prépondérants", Gallimard). La romancière Catherine Cusset ("L'autre qu'on adorait", Gallimard) qui figurait en septembre dans la majorité des sélections des grands prix d'automne ne figure plus que dans celle du Goncourt et reste à la merci d'une élimination de la liste des finalistes.

Hors des listes

Des romanciers appréciés des lecteurs comme Amélie Nothomb ("Riquet à la  houppe", Albin Michel), Karine Tuil ("L'insouciance", Gallimard), Andreï Makine ("L'archipel d'une autre vie", Seuil) ou Yasmina Khadra ("Dieu n'habite pas à La Havane", Julliard) ne figurent sur aucune des listes des grands prix littéraires.

Mais ce sont les primo-romanciers qui apparaissent comme les grands oubliés de la saison des prix. Gaël Faye est à cet égard l'arbre qui cache la forêt. A  part lui, on ne trouve qu'une poignée d'auteurs de premiers romans dans les sélections. Au total pourtant, la rentrée littéraire, c'étaient 363 romanciers francophones dont 66 primo-romanciers. Le lauréat 2016 du Femina ne sera pas un primo-romancier, ni celui du Grand prix du roman de l'Académie française. Aucun ne figure dans ces deux sélections.

Les femmes sont également largement sous-représentées dans les sélections. Parmi les cinq finalistes du Femina, on ne compte qu'une romancière, Natacha Appanah ("Tropique de la violence", Gallimard). Du côté de l'Académie française, on ne compte également qu'une seule femme,  Adélaïde de Clermont-Tonnerre ("Le dernier des nôtres", Grasset), contre deux  hommes. Sur les 33 auteurs encore en lice pour décrocher un des grand prix, on ne compte que sept femmes.

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