"Dégun, tarpin, le oaï" : le parler marseillais expliqué dans un dictionnaire régional aux éditions Le Robert
Demandez aux minots en France : comment on parle le marseillais ? "Tarpin", "Degun", "Emboucaner" ! Les expressions ne manquent pas dans la cité phocéenne. Médéric Gasquet-Cyrus, chercheur sociolinguiste au laboratoire aixois Parole et langage (CNRS), en a fait son terrain de jeu. Il est l’auteur de nombreux livres sur le sujet, dont le Dictionnaire du marseillais ou encore Le marseillais pour les nuls. Il vient de sortir À Marseille, ça se dit comme ça ! aux éditions Le Robert, en rayons depuis le 2 mai.
Son mot préféré ? Le "oaï !" qui désigne un vacarme, un bordel. Le mot viendrait de l'italien guaio, probablement de la version dialectale napolitaine uaio. “Pour moi qui suis un amoureux des dictionnaires et notamment un admirateur d’Alain Rey, l’un des maîtres d’œuvre du dictionnaire Le Robert, qu’on me confie cette mission, c’est un honneur”. Parmi la collection, on retrouvera aussi le parler breton, le parler du Nord et de la Picardie. Une collection qui veut vulgariser ces parlers régionaux avec des exemples d'usage des mots et expressions tels qu’on les retrouve dans la culture populaire.
Le parler marseillais est riche et unique, symbole d'une identité influencée par les Provençaux, les Italiens, les Gitans, les Maghrébins ou encore les Comoriens. "L'idée, c'est de montrer comment chaque région parle au quotidien et la diversité de la langue française", explique le sociolinguiste. Il veut prouver que le français populaire, c'est aussi du bon français. "Ma volonté n'est pas patrimoniale, je montre juste les différents usages."
"Tarpin de mots"
Ce linguiste de renom a recensé et expliqué 2 000 mots. Et le plus étonnant, c'est qu'à l'image de toutes les langues du monde, le marseillais évolue et de nouveaux mots apparaissent. "Je me régale, ça ne s'arrête jamais, dit-il. J'ai déjà fait des livres sur les mots marseillais, mais on se rend compte qu'ils évoluent, avec beaucoup de nouvelles variantes." Médéric Gasquet-Cyrus est un véritable radar. Quand il se balade dans les ruelles de Marseille, il capte toutes les expressions, discute des différents sens, vérifie l'utilisation sur les réseaux sociaux et recherche leur ancienneté dans la littérature.
En résumé, À Marseille, ça se dit comme ça est un livre “tarpin bien” (trop bien), le plus actualisé sur le parler local. Il invite ceux qui veulent approfondir leurs connaissances à se plonger dans des dictionnaires, glossaires et études sur l’étymologie et la sociolinguistique.
Pour s'entraîner au vocabulaire, Médéric Gasquet-Cyrus a aussi lancé un jeu en ligne : Motchus.
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