Deuxième sélection du Goncourt : huit titres retenus dévoilés à la foire de Francfort
C'est la troisième fois de son histoire (après Beyrouth et Tunis) que le jury du Goncourt se décentralise pour dévoiler sa sélection. Il a choisi cette année Francfort, car la France est l'invitée d'honneur de la Foire du livre. La plus grande foire professionnelle de l'édition internationale vient d'ouvrir ses portes et se poursuit jusqu'au 15 octobre.
"La sélection s'est faite dans une grande sérénité et à une vitesse stupéfiante", a indiqué le président de l'académie, Bernard Pivot. Le jury, au complet, était accompagné de la lauréate de l'an dernier Leïla Slimani et du lauréat de 2012, Jérôme Ferrari. Les finalistes seront connus le 30 octobre et le prix sera remis le 6 novembre à Paris. La liste du Goncourt n'a retenu aucun premier roman.
Le facétieux Bernard Pivot attend avec gourmandise ce moment. "C'est vrai, il y a du vacarme et du tapage chez Drouant lors de la remise du prix. On peut dire que la littérature fout le bordel chez Drouant d'une manière extraordinaire mais c'est le seul bordel littéraire que je connaisse et c'est un bordel qu'il faut encourager".
Des quinze romans en lice il n'en reste que huit (par ordre alphabétique d'auteurs) :
- François-Henri Désérable, "Un certain M. Piekielny" (Gallimard)- Olivier Guez, "La Disparition de Josef Mengele" (Grasset)
- Yannick Haenel, "Tiens ferme la couronne" (Gallimard)
- Véronique Olmi, "Bakhita" (Albin Michel)
- Alexis Ragougneau, "Niels" (Viviane Hamy)
- Monica Sabolo, "Summer" (J.C. Lattès)
- Eric Vuillard, "L'ordre du jour" (Actes Sud)
- Alice Zeniter, "L'Art de perdre" (Flammarion)
L'académie Goncourt, présidée par Bernard Pivot, se compose de Pierre Assouline, Tahar Ben Jelloun, Françoise Chandernagor, Philippe Claudel, Paule Constant, Didier Decoin, Virginie Despentes, Patrick Rambaud et Eric-Emmanuel Schmitt.
Le Goncourt, un gage de ventes
Pour les éditeurs, le Goncourt est un gage de ventes exceptionnelles dans le mondefrancophone. Mais c'est aussi, pour ses lauréats, l'assurance d'une visibilité incomparable dans le reste du monde. "Nous ne sommes pas aussi connus que Coca Cola mais tout de même", s'amuse Bernard Pivot.
Les lauréats du Goncourt sont toujours les auteurs francophones les plus demandés par les éditeurs étrangers qui souhaitent en acheter les droits et les traduire. "Dans les deux ou trois heures qui ont suivi l'annonce de mon prix, une dizaine d'offres d'éditeurs étrangers sont arrivées chez mon éditeur Gallimard", se souvient Leila Slimani, lauréate du Goncourt l'an dernier pour "Chanson douce" (Gallimard). "Je ne mesurais pas l'extraordinaire rayonnement international de ce prix avant de le recevoir", dit-elle. La romancière, qui vient de signer le contrat pour une 37e traduction de son roman, est toujours en tournée à l'étranger. "Le Goncourt a tout amplifié, tout démultiplié", résume-t-elle.
Jérôme Ferrari, lauréat du prix en 2012 pour "Le Sermon sur la chute de Rome" (Actes Sud) et qui a connu le même engouement à l'international après son prix, estime qu'"un livre commence à vivre quand il échappe à sa propre langue". Membre du jury Goncourt, le franco-marocain Tahar Ben Jelloun reste stupéfait d'avoir été traduit en espéranto. "Vous vous rendez compte, il y a 2.000 locuteurs de cette langue à Amsterdam et on m'a traduit pour eux", dit-il.
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