Élu à la tête de l'Académie française, Amin Maalouf dit avoir ressenti "beaucoup d'émotion et un peu d'angoisse"
L'auteur Amin Maalouf a expliqué vendredi 29 septembre sur France Inter avoir ressenti "beaucoup d'émotion et un peu d'angoisse" au moment de son élection à la tête de l'Académie française. L'écrivain franco-libanais a été élu jeudi 28 septembre secrétaire perpétuel de l'Académie française. Il ressent la "grande responsabilité" qui lui incombe, puisque son rôle est diriger cette institution chargée de défendre et de promouvoir la langue française.
Emmanuel Macron a salué sur X (ex-Twitter) l'élection d'Amin Maalouf, estimant qu'elle allait mettre "à l'honneur le rayonnement de notre langue". Amin Maalouf considère justement que "le rayonnement de la langue française, et donc de la France, fait partie des fonctions de l'Académie française" au même titre que "la défense et l'illustration de la langue française".
Il faut "une plus grande présence féminine"
À 74 ans, Amin Maalouf succède à l'historienne Hélène Carrère d'Encausse, morte en août, dont il entend "s'inspirer". "Durant les dernières années, j'ai pu observer la manière dont elle dirigeait l'Académie, son énergie, sa bienveillance et son autorité", assure l'écrivain. Il est la 32ème personne à occuper le poste de secrétaire perpétuel depuis 1635. Ce "poids de l'histoire" est "omniprésent" au sein de l'Académie, selon lui. Il note cela dit que "cette institution a besoin d'être dans son temps". "Cet équilibre entre la continuité et la nécessaire transformation est une préoccupation constante, elle va être dans mon esprit tout au long de mon mandat", ajoute le prix Goncourt 1993.
Seulement six femmes siègent à l'Académie française, ce que regrette Amin Maalouf. Il soutient que "la présence d'Hélène Carrère d'Encausse donnait une sorte de féminisation solennelle à l'Académie puisque le visage de l'Académie était une femme". Mais l'écrivain estime qu'il faut "une plus grande présence féminine pour compenser son absence".
"Les choses se passent lentement" à l'Académie
Amin Maalouf plaide pour une plus grande diversité au sens large au sein de l'Académie française. Il souhaite notamment qu'il "y ait un peu plus d'académiciens" d'origine étrangère. Actuellement, on dénombre très peu d'académiciens nés à l'étrangers sur les 35 membres que compte l'institution, notamment le Canadien d'origine haïtienne Dany Laferrière, le franco-belge Antoine Compagnon, ou encore le Britannique Michael Edwards. "Il faudrait qu'il y ait des représentants de tous les univers francophones à travers le monde", exhorte Amin Maalouf, qui concède cela dit que "les choses se passent lentement" à l'Académie, misant ainsi sur "le long terme".
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