Emotion planétaire pour Garcia Marquez, incinéré à Mexico
L'auteur de "Cent ans de solitude", prix Nobel 1982, a été incinéré, a annoncé l'ambassadeur de Colombie au Mexique, José Gabriel Ortiz. Selon la radio colombienne Caracol, son corps avait été incinéré jeudi, le jour même de sa mort.
Les cendres du prix Nobel reposeraient maintenant au funérarium J. García López, dans le quartier Pedregal du sud de Mexico, selon Caracol. Le funérarium a indiqué à l'AFP que le service avait "eu lieu", sans donner de précisions.
Une insuffisance rénale puis respiratoire fatale, selon radio Caracol
Gabriel Garcia Marquez est décédé jeudi "à 12h08 (18h08 GMT)", selon la radio. "Il a présenté une insuffisance rénale, puis respiratoire" qui lui a été fatale, précise-t-elle, citant "une source proche de la famille", alors que les causes du décès n'avaient pas été annoncées officiellement.
Dans la maison de l'écrivain, située dans le quartier résidentiel de Pedregal, au sud de Mexico, sa veuve Mercedes Barcha et ses fils Rodrigo et Gonzalo ont reçu des visites en privé, notamment celle d'écrivains mexicains, comme Hector Aguilar Camin, Angeles Mastretta et Xavier Velasco, ainsi que de quelques proches et amis. La famille avait décidé qu'il n'y aurait pas d'honneurs funèbres rendus à la maison funéraire où son corps avait été transporté jeudi escorté par un important cordon policier.
Nombreux hommages
Fleurs et cadeaux ont afflué toute la journée, notamment un bouquet de marguerites et de roses blanches avec un message de condoléances de la chanteuse colombienne Shakira.
En Colombie, où un deuil national de trois jours a été décrété, la population célébrait le Vendredi saint avec, dans les prières et les coeurs, la passion vouée à Gabriel Garcia Marquez. "Bien sûr que je vais prier pour lui. Je vais demander au Christ de le placer près de lui comme il convient. C'était un homme immense", lance à l'AFP, les yeux rougis, Doris Vidales, une mère au foyer de 58 ans, partie s'agenouiller devant la vierge de Montserrate sur les hauteurs de Bogota.
Garcia Marquez était sous surveillance médicale dans sa maison depuis le 8 avril, date à laquelle il avait quitté l'hôpital après un séjour de huit jours pour une pneumonie. Le journal El Universal avait assuré en début de semaine, selon des "sources dignes de foi", que l'écrivain était victime d'une reprise d'un cancer du système lymphatique dont il souffrait il y a 15 ans.
La mort de l'un des plus grands écrivains de l'histoire de la littérature de langue espagnole, a déclenché jeudi une avalanche de messages de condoléances et de douleur venus aussi bien du monde littéraire que du monde politique et d'admirateurs dans tous les pays, de Barack Obama au prix Nobel de littérature péruvien Mario Vargas Llosa. Vendredi, le président cubain Raul Castro a joint sa voix à celle de nombreux autres chefs d'Etat de la région. "Les Cubains ont perdu un grand ami, intime et solidaire", a-t-il affirmé en présentant ses plus sincères condoléances" à la famille du prix Nobel. "L'oeuvre d'hommes tels que lui est immortelle", a ajouté Raul Castro, dont le frère Fidel, ami intime de Gabriel Garcia Marquez, n'avait pas réagi vendredi à la mi-journée.
Depuis l'Europe, Mariano Rajoy, président du gouvernement espagnol, a envoyé vendredi un télégramme exprimant au nom de son pays "la plus sincère affection et admiration pour l'écrivain (...) le plus universel de la littérature en langue espagnole du XXe siècle". Le président français François Hollande, a rendu hommage à "un géant de l'écriture qui a donné un rayonnement mondial à l'imaginaire de tout un continent". Son homologue russe Vladimir Poutine a, lui, salué "un ami proche de la Russie" et "un grand écrivain et penseur (...) fidèle jusqu'au bout aux idéaux d'humanisme et de justice".
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