Françoise Laborde se bat pour les enfants maltraités, ces "oubliés de la République"
Françoise Laborde, auteure du manifeste "Le massacre des innocents", est l'invitée des "4 Vérités" de France 2 mardi 11 septembre.
En France, il y a 73 000 cas d'enfants maltraités, soit 200 par jour. Il existe 300 000 prises en charge par les services sociaux, et deux enfants sont tués par semaine. Enfin, il y a 7 000 viols de mineurs, soit un par heure quasiment. Françoise Laborde appelle ces enfants "les oubliés de la République".
"Tout le monde s'en fout. Ces enfants ne votent pas, les morts ne peuvent pas témoigner, comme ceux qui restent handicapés à vie et ceux qui ont survécu préfèrent passer à autre chose que de revenir sur l'horreur de ce qu'ils ont subi", s'insurge l'écrivaine dans "Les 4 vérités" mardi 11 septembre, dénonçant un "déni".
"Ça vient du code Napoléon, selon elle. C’est comme si l'enfant était la propriété de ses parents et il n’est guère mieux traité et parfois plus mal qu'un animal domestique. Les parents élèvent leurs enfants comme ils l'entendent".
"70% des enfants de l'ASE sans diplôme à 18 ans"
Françoise Laborde raconte dans son ouvrage Le massacre des innocents les cas de maltraitance jugés. Elle constate que certains sont morts alors que des dizaines d'intervenants les entouraient : "Il y a quelque chose qui ne va pas dans la prise en charge, mais c'est parfois compliqué d'être assistante sociale. Elle doit être en empathie avec les familles à aider et aussi suspicieuse avec elles parce qu'elle voit que les enfants ne vont pas bien".
"70% des enfants qui passent entre les mains de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) n'ont aucun diplôme quand on les met à la porte à 18 ans", lance Françoise Laborde. "On dépense 44 000 euros par enfant et par an alors que c'est le prix d'un internat d'élite. Il faut revoir tout le système à la base. Il faut avoir plus de familles d'accueil, les professionnaliser davantage. Harmoniser les règles différentes d'un département à l'autre, établir un guide national d'évaluation de la maltraitance et remettre l'enfant au cœur du dispositif et qu'on le protège".
Françoise Laborde va parler de "tous ces enfants morts dans l'indifférence et à cause de notre indifférence" à Brigitte Macron mercredi, espérant qu'elle entende son "cri".
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