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Grâce de Fujimori : Vargas Llosa et 230 auteurs péruviens signent un manifeste

230 écrivains péruviens, dont le prix Nobel Mario Vargas Llosa, ont signé samedi un manifeste dans lequel ils s'élèvent contre la grâce de l'ex-président qu'ils qualifient "d'illégale et d'irrresponsable". Le texte "Pour la dignité du Pérou et contre la grâce" rappelle que "Fujimori a été condamné pour violation des droits de l'homme et corruption" et qu'il a été "responsable d'un coup d'Etat".
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Vargas Llosa en 2017 à Santiago du Chili
 (ELVIS GONZALEZ/EFE/Newscom/MaxPPP)

Les auteurs du manifeste critiquent "la conduite illégale et irresponsable du président Kuczynski qui, la nuit du 24 décembre (...) a accordé le droit de grâce à un criminel". Les signataires, parmi lesquels figurent Mario Vargas Llosa, Alfredo Bryce Echenique, Aida Alonso ou Alonso Cueto, estiment que la grâce accordée à l'ancien président montre "peu d'égard pour la dignité, l'égalité devant la loi et le devoir de mémoire" et soulignent qu'il n'est "un secret pour personne que Fujimori ne souffre d'aucune maladie dégénérative ou terminale". "La grâce de Fujimori a été un cataclysme moral et politique pour notre société" et de nombreux auteurs ont ressenti "l'impératif moral de s'exprimer et de protester", a confié à l'AFP l'écrivain et journaliste, Alfredo Pita, signataire du manifeste.

L'ex-chef de l'Etat péruvien (1990-2000), qui purgeait une peine de 25 ans pour corruption et crimes contre l'Humanité, a été grâcié dimanche par l'actuel président Pedro Pablo Kuczynski. Alberto Fujimori a été condamné en 2009 pour corruption et crimes contre l'humanité pour avoir commandité l'assassinat de 25 personnes aux mains d'un escadron de la mort durant la guerre contre les guérilleros du Sentier lumineux (extrême gauche maoïste). L'ex-président Fujimori avait été hospitalisé dans une clinique la veille de sa grâce "humanitaire" et il y restera encore plusieurs jours, a indiqué vendredi son médecin personnel.

La décision du président Kuczynski a provoqué des manifestations de Péruviens, qui l'accusent d'avoir négocié cette mesure en échange de son maintien au pouvoir avec le soutien du mouvement politique fondé par M. Fujimori. 

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