Guillaume Musso : "Avec un stylo et un bloc-notes, vous pouvez vous offrir tout ce que vous voulez"
L'écrivain Guillaume Musso est l'invité du Monde d'Élodie mercredi sur franceinfo. Il confie son appétence pour la lecture et comment cette dernière l'a mené progressivement vers l'écriture.
"Avec un stylo et un bloc-notes, vous pouvez vous offrir tout ce que vous voulez", s'émerveille l'auteur Guillaume Musso, mercredi 18 juillet, sur franceinfo dans Le Monde d'Élodie, à l'occasion de la sortie de son livre La jeune fille et la nuit.
Pour celui qui se définit d'abord comme "un romancier qui raconte des histoires", la littérature est "le territoire de la liberté absolue". Dans son quinzième livre, Guillaume Musso a choisi de narrer l'histoire de la mystérieuse disparition d'une jeune fille qui a fui avec son professeur de philosophie.
Deux niveaux de lecture
L'intrigue se déroule pour la première fois sur la Côte d'Azur et non pas aux États-Unis comme beaucoup de ses précédents romans. Mais cela n'enlève rien au goût du suspense de l'écrivain, qui estime qu'une bonne histoire s'écrit "au moins à deux niveaux". Le premier, c'est celui "du suspense assumé, de l'envie de tourner des pages, de progresser dans une enquête", indique Guillaume Musso. Le second, poursuit-il, "c'est celui qui permet d'aborder des thèmes plus graves, de poser des questions".
Voilà sa recette "pour prouver que l'on peut faire un divertissement intelligent".
L'envie d'écrire a d'abord commencé par le plaisir de lire. Guillaume Musso a 11 ans lorsqu'il découvre les romans. "Pendant longtemps je n'ai lu que des BD", avoue le célèbre auteur. Il est en vacances chez ses grands-parents et une panne d'électricité va le conduire vers la bibliothèque familiale.
La révélation des "Hauts de Hurlevent"
"Il n'y avait plus de télévision et il faisait trop froid pour sortir jouer", justifie-t-il. Alors petit garçon, Guillaume Musso avait le choix entre les Mémoires du général De Gaulle et Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë. C'est la découverte de ce dernier qui l'a troublé : "Pour la première fois, j'avais l'impression d'être dans le cerveau de quelqu'un d'autre."
Il a trouvé cette sensation "incroyable". Alors que roman avait "été écrit un siècle et demi plus tôt, par une jeune anglaise, qui n'avait jamais quitté sa lande", il a eu un "impact fort sur le pré-adolescent" qu'il était. Guillaume Musso reprend une expression d'Umberto Eco pour illustrer ce vécu : "Celui qui ne lit pas, arrivé à 70 ans, aura vécu une seule vie. Celui qui lit, en aura vécu au moins 5 000."
Le "fil d'Ariane" de son écriture
L'envie de prendre la plume est arrivée peu de temps après cet épisode. Plus précisément à ses 15 ans, en seconde, lorsque son professeur de français a organisé un concours de nouvelles. "Chaque élève avait écrit une petite histoire et après nous avons lu toutes les histoires des uns et des autres". Guillaume Musso avait à l'époque remporté le plus de suffrages et depuis, n'a plus jamais arrêté d'écrire.
Sauf à la maison, où le romancier refuse de produire une ligne. "La maison, c'est la sphère de la famille. J'aime bien l'idée d'accompagner mon fils à l'école et ensuite lui dire que je vais travailler", admet-il. Il le dit lui-même : "Le fil d'Ariane" de son écriture reprend la phrase de l'écrivain colombien Gabriel Garcia Márquez : "Chaque homme a trois vies, une vie publique, une vie privée et une vie secrète". C'est sur cette dernière que Guillaume Musso aime travailler. Parce que c'est celle qui "fait écho (...) aux zones de lumière, aux zones d'ombre de chacun et à la fragilité de la vie", conclut-il.
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