Indochine : l’histoire méconnue de ces Allemands morts pour la France
C’est une enquête étonnante qu’a mené Pierre Thoumelin. Elève officier de Gendarmerie, il prépare en parallèle un doctorat d’histoire à l’université de Caen. Et comme sujet de thèse il a choisi de s’intéresser à un épisode méconnu des deux côtés du Rhin, et que la France a longtemps essayé de dissimuler, la présence en grand nombre de soldats allemands dans les rangs de la Légion lors du conflit en Indochine.
On apprend ainsi que trente mille soldats allemands, peut-être plus, prisonniers en France se sont engagés dans la Légion étrangère. Et parmi eux, quelques vétérans de la Waffen-SS qui ont réussi à déjouer la vigilance des recruteurs.
Mais la Légion avait besoin de ces « compétences », notamment celles des anciens membres d’unités d’élite de l’armée allemande, comme les parachutistes. L'ennemi héréditaire devenait l'ennemi "utile"
Selon l’historien 2600 d’entre eux seraient ainsi "morts pour la France" de fin 1946 à la chute de Dîen Bîen Phu, le 7 mai 1954.
Et plus étonnant l’auteur nous révèle aussi qu’environ 1400 légionnaires allemands ont déserté pour rejoindre les forces communistes du Viêt Minh.
"L’ennemi utile", de Pierre Thoumelin. Editions Schneider Text, 184 pp., 14,90 €.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.