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"J'ai eu envie d'écrire un livre sur la filiation" : comment est né le dernier livre de Marc Lévy

L'auteur à succès était l'invité de franceinfo, mardi, à l'occasion de la sortie de son dernier livre intitulé "Ghost in love".

Article rédigé par franceinfo
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L'écrivain Marc Lévy, le 7 septembre 2018, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). (SAUCOURT PATRICE / MAXPPP)

Marc Lévy, l'auteur français aux 45 millions d'exemplaires vendus dans 49 langues, revient en librairie, mardi 14 mai, avec une comédie romantique sur les rapports parents-enfants, Ghost in love. Thomas, pianiste-concertiste parisien retrouve son père cinq ans après sa mort, sous forme de fantôme. Il aimerait que son fils l'aide à réunir ses cendres avec celles de la femme qu'il a follement mais chastement aimée, Camille, qui vient de décéder à son tour. Un livre dédié à l'amour filial et parental.

franceinfo : Y a-t-il une part d'autobiographie dans ce livre où vous évoquez votre père ?

Marc Lévy : L'idée m'est venue effectivement d'une photo de mon père sur mon bureau où il a un sourire. Dessus, l'expression est si forte qu'il m'est souvent arrivé d'imaginer que tout à coup, il allait se mettre à parler. C'est comme ça que le roman est né, mais ce n'est pas du tout un livre autobiographique. Je ne suis pas pianiste-concertiste, mon père n'était pas chirurgien. Il n'a pas eu un amour chaste dans sa vie. Il n'a aimé qu'une seule femme dans sa vie, c'était maman. Après, quand vous créez des dialogues père-fils, effectivement il y a une part d'intimité qui se révèle. Et puis ça m'a amusé aussi de l'appeler Raymond parce que c'est une façon de repasser du temps avec lui et de me rapprocher au plus près de ce que vivait mon personnage.

Décrivez-vous toujours un monde plus bienveillant qu'il ne l'est ?

J'ai eu envie d'écrire un livre sur la filiation, sur ce que c'est d'être parent, d'être enfant, sur les souvenirs de l'enfance aussi. Et puis sur toutes les petites lumières qui illuminent la vie. Je crois que le monde est plus bienveillant que ce que l'on dit. Je pense qu'il y a finalement une humanité qui triomphe toujours. Je ne fais pas de comparaison avec lui, mais ce qui m'a toujours le plus fasciné dans l'écriture de Victor Hugo, c'est que même chez les salopards les plus terribles, il y avait quand même une étincelle d'humanité. Je trouve que le travail de l'écrivain, du musicien, du photographe, c'est de sans cesse travailler la matière pour aller chercher la toute petite parcelle d'humanité, de beau et de lumière qui va venir apporter de la vie.

Pour trouver un sale type dans vos romans, il faut s'accrocher !

Non, il y en a eu. Par exemple dans La dernière des Stanfield, il y en a. Dans Une autre idée du bonheur, il y en a énormément. Dans Les enfants de la liberté, je ne vous en parle même pas. Et puis de temps en temps, j'écris des romans où il n'y en a pas. C'est très difficile. Je ne vous dis pas ça par rapport aux autres, mais par rapport à moi-même. J'ai mélangé tous les genres dans ma carrière d'écrivain. En vingt ans, j'ai écrit des thrillers, des polars, des livres avant-gardistes, futuristes… Quand j'ai écrit Si c'était à refaire, je me suis retrouvé dans la peau d'un dictateur et dans la peau d'un type qui balançait des gosses par des avions pendant la dictature argentine. J'ai dû écrire des scènes de torture qui m'ont arraché les boyaux. Mais finalement décrire le mal est beaucoup plus facile que d'imaginer le bien, contrairement à cet a priori qui voudrait laisser entendre que faire pleurer est plus intelligent que faire rire. C'est beaucoup plus difficile de faire rire que de faire pleurer.

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