: Vidéo Andréa Bescond : "Il faut que l'enfant sache que la violence n'est jamais normale"
Briser le tabou sur les violences sexuelles infligées aux enfants, Andréa Bescond en a fait son combat. Aujourd'hui, c'est aux plus petits qu'elle souhaite s'adresser. Voilà comment.
"La violence n'est en aucun cas, mais jamais une option. Jamais. Ni une normalité. Jamais." Dans ses trois ouvrages "Et si on se parlait", Andréa Bescond veut ouvrir le dialogue avec les enfants sur les violences sexuelles. "Le but était d'emprunter des termes extrêmement simples mais relativement cash aussi. Ne pas mentir, ne pas prendre de détours, dire à un enfant "tes parties intimes t'appartiennent, tu es un garçon, tu as un pénis, tu as un anus, tu es une petit fille, tu as une vulve, tu as un anus et ça personne n'a le droit d'y toucher, personne n'a le droit de t'infliger des caresses sexuelles ou te demander de jouer avec son appareil génital ou le tien. C'est un secret qui rend malheureux, c'est un secret qui te fera du mal et en aucun cas personne n'a le droit de t'infliger ces violences-là."", développe Andréa Bescond.
Mieux détecter les violences
Ayant elle-même été victime de viols quand elle était enfant, Andréa Bescond veut aujourd'hui briser le tabou sur ce sujet. "Nous sommes les adultes avec plein de tabous et nos enfants n'ont pas de tabous", estime l'autrice. Selon elle, pour détecter de la violence sur un enfant, il est important de percevoir certains signaux. "Un enfant qui va changer de comportement d'un seul coup, alors soit être dans une énergie inconstante ou au contraire presque dans une agoraphobie, ou un enfant qui va connaître des troubles alimentaires, un enfant qui va soudain être super agressif avec ses camarades, ça relève d'une violence qui n'est pas perçue", explique-t-elle.
Responsabiliser les adultes
Pour la réalisatrice du film "Les Chatouilles", il est nécessaire que l'adulte se remette en question. "Il y a tout un point de vue sociétal à changer sur la vision patrimoniale de l'enfant. On a l'impression que nos enfants nous appartiennent alors que personne n'appartient à personne dans ce monde et que non, ce n'est pas parce que c'est ton enfant que tu as le droit de lui taper dessus, ou que tu as le droit de l'humilier ou que tu as le droit de le violer", insiste Andréa Bescond. En France, 165 000 enfants sont violés chaque année.
Andréa Bescond a écrit "Et si on se parlait ?", en collaboration avec l'illustrateur Mathieu Tucker aux éditions Harper Collins. Les ouvrages sont disponibles depuis le mercredi 16 septembre.
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