Cet article date de plus de treize ans.

Julien Gracq, un mythe de la littérature s'éteint

Agé de 97 ans, l'auteur du Rivage des Syrtes est mort hier à Angers des suites d’un malaise. Tous saluent la disparition d'un des plus grands écrivains français du XXè siècle.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © J.P. Dekiss)

L’écrivain avait été hospitalisé en début de semaine à l’hôpital d’Angers à la suite d’un malaise. Il n’a pas survécu. Il est mort hier, selon son entourage.

C’était l’une des figures de la littérature française. Nicolas Sarkozy a salué "l'un des plus grands écrivains français du XXe siècle", qui, "loin des modes et des cercles mondains, a construit une pensée originale et une oeuvre puissante".

Julien Gracq avait notamment écrit Eaux Etroites et Le rivage des Syrtes. Un livre pour lequel il avait refusé le prix Goncourt en 1951. Il avait cependant accepté en 1989 que ces romans soient publiés dans la prestigieuse collection de la Pléiade.

Né le 27 juillet 1910 à Saint-Florent-le-Vieil dans le Maine-et-Loire, Julien Gracq, de son vrai nom Louis Poirier, étudie à l'Ecole normale supérieure et à Sciences-po et obtient son agrégation d'histoire et de géographie. Il écrit tout en enseignant dans des lycées de Quimper, Nantes, Amiens et Paris. Il a choisi le nom de Gracq pour de simples "raisons de rythme et de sonorité".

Depuis quelques années, il vivait retiré dans son village d'enfance, à Saint-Florent-Le-Vieil.

En 1938, il présente en vain le manuscrit de Au château d'Argol à la NRF chez Gallimard. Il s'adresse alors à l'éditeur et libraire José Corti, à qui il restera fidèle durant toute sa vie.

En 1939, après avoir rencontré André Breton, chef de file du surréalisme, il devient un compagnon de route du mouvement dont il s'éloigne cependant assez vite. Avec une perfection de style frisant parfois la préciosité, il était pamphlétaire dans La littérature à l'estomac (1950), où il stigmatisait les mœurs littéraires, poète dans Liberté grande (1947), critique dans Préférences (1967), novelliste dans La presqu'île (1970) et, bien sûr, romancier dans Un beau ténébreux (1945) ou Un balcon en forêt (1958). Il
était aussi l'auteur de En lisant, en écrivant (1981) ou La forme d'une
ville (Nantes, 1985).

Un balcon en forêt, Le roi Cophetua - une des trois nouvelles composant La presqu'île - et Un beau ténébreux ont été adaptés au cinéma respectivement par Michel Mitrani, André Delvaux et Jean-Christophe Averty. De très nombreux ouvrages savants sont parus sur son œuvre, traduite en plusieurs langues.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.