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L'actrice Diane Keaton publie ses mémoires : réjouissant

Woody Allen, dont elle fut longtemps la compagne et l'actrice fétiche, lui manque. Sa mère, morte de la maladie d'Alzheimer, tout autant. Dans cette première autobiographie sortie cette semaine aux Etats-Unis et en France, Diane Keaton entrecroise sa vie et sa carrière avec celle de sa mère, grâce au journaux intimes retrouvés après sa disparition en 2008.
Article rédigé par franceinfo - Laure Narlian
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Publié
Temps de lecture : 3min
Woody Allen et Diane Keaton dans "Annie Hall".
 (Rollins-Joffe Productions)

Une autobiographie conçue comme un collage
"Pourquoi écrire ces mémoires ? Parce que maman flotte autour de moi, parce que je ne veux pas qu'elle s'en aille, même si elle a disparu", écrit l'actrice. 

"Une fois encore : Memoires" (Robert Laffont) est conçu comme un collage superposant deux vies, celle de l'actrice de "Annie Hall" et du "Parrain", avec celle d'une mère au foyer des années 50, dont la richesse créative a peu trouvé à s'exprimer, si ce n'est au travers de ses enfants et de son journal intime. Une femme en butte au carcan d'une époque, et qui a terminé sa vie avec la maladie d'Alzheimer. "A 63 ans, je fais ce que Dorothy (sa mère NDLR) faisait lorsqu'elle en avait 24", écrit Diane Keaton, qui a adopté le premier de ses deux enfants, seule, à l'âge de 50 ans.

Aujourd'hui, à 65 ans, elle prend aussi le temps de revenir avec humour et lucidité sur ses histoires d'amour avec Woody Allen, Warren Beatty et Al Pacino.

Woody Allen et le miracle "Annie Hall"
Woody Allen, rencontré en 1968, lui écrit : "J'ai décidé de permettre à ta famille de me rendre riche. C'est un sujet magnifique pour un film". De là naîtra "Annie Hall",  "réalisé sans effort", et dont les personnages sont très inspirés de la famille de Diane Keaton, en particulier son frère Randy (Christopher Walken dans le film). "Personne ne s'attendait à quelque chose d'important. On passait du bon temps à se promener dans New York", écrit-elle.

"Porte ce que tu veux", avait-il dit. "J'ai volé les idées des femmes décontractées de New York. Le pantalon kaki, la veste, la cravate, ce sont elles. J'ai volé l'idée du chapeau à (l'actrice française) Aurore Clément", rencontrée chapeautée sur un tournage.

"Woody me manque. Il rentrerait sous terre s'il savait combien je l'aime, mais je suis assez futée pour ne rien dire, il déteste la nature grotesque de mon affection", s'amuse-t-elle.

Le film qui "a changé sa vie", lui vaudra un Oscar en 1978. A cette occasion, Audrey Hepburn, qu'elle idôlatrait, la félicite en assurant que l'avenir lui appartient. A voir cette icône vieillissante, elle comprend alors que la célébrité est une voie sans issue, révèle-t-elle.

Diane Keaton, "Une fois Encore, Mémoires"
 (Robert Laffont)

Comment embrasser Jack Nicholson
Elle évoque sa relation avec Warren Beatty, beaucoup moins maternant que Woody Allen. "Tu es une star du cinéma. C'est ce que tu voulais. Tu l'as. Maintenant débrouilles-toi", lui aurait-il lancé. De la trilogie du "Parrain", elle dit : "Pour moi, ce n'est qu'une seule chose. Al (Pacino). C'est aussi simple que cela". "C'était un artiste", écrit-elle  en révélant au passage quelques-unes des fins différentes envisagées par Francis Ford Coppola.

Son film préféré? "Tout peut arriver" (Something's Gotta Give), pour les lèvres de Nicholson. "Je n'ai jamais détesté un film qui me donnait l'occasion d'embrasser un homme", avouait-elle récemment lors d'une soirée de promotion à Washington. Dans ce film, elle devait saisir et embrasser Jack Nicholson. "Il devait se laisser faire. Je n'arrêtais pas d'oublier le texte. Alors je devais l'embrasser encore, et encore, et encore".

Diane Keaton "Une fois encore, Mémoires" (Robert Laffont), vient de paraître

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