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L'écrivain Christian Bobin, auteur de "La plus que vive" et "Le Très-Bas" est mort à 71 ans

L'écrivain Christian Bobin s'est éteint. Révélé au grand public avec son texte sur Saint-François d'Assise, "Le Très-Bas", cet auteur contemplatif était connu pour ses romans ou textes poétiques courts témoignant de son émerveillement pour les choses simples de la vie. 

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'écrivain français Christian Bobin en 2011.  (ULF ANDERSEN / ULF ANDERSEN)

L'auteur français Christian Bobin est mort à l'âge de 71 ans, a annoncé le 25 novembre 2022 sa maison d'édition, Gallimard. Le romancier publiait début octobre dernier, un roman aux éditions Gallimard, Le Muguet rouge, et une anthologie d'"oeuvres choisies" dans la collection Quarto, Les Différentes Régions du ciel.

Né en 1951, Christian Bobin bâtit depuis près d’un demi-siècle une œuvre poétique inclassable qui au cours du temps réinvente ses formes. "En privilégiant une écriture concentrée, tantôt faite de notes brèves prises sur le vif comme dans un carnet de peintre, tantôt de visions poétiques très denses, creusant au plus profond de la psyché humaine, il aborde des thèmes universels comme l’amour, la mélancolie, l’absence", dit son éditeur Gallimard dans sa présentation.

Ecrivain du Creusot

Christian Bobin est né au Creusot, dans le sud de la Bourgogne, ville ouvrièreIl est assez attaché à cette cité pour la dépeindre dans le premier texte du recueil, La Cristallerie de la reine. C'est là que s'était installée la fabrique royale de verre sous Marie-Antoinette. Puis les usines sidérurgiques Schneider au XIXe siècle.

"Je suis né dans un berceau d'acier", confiait à l'AFP ce fils d'un professeur en dessin industriel. Mais, chez lui, pas de roman de l'industrie, de réalisme social, de lutte des classes, au contraire : un art pointilliste, tourné vers la nature et le ciel.

"J'ai choisi de m'évader sur place. J'ai reçu des tas d'alliés : des hirondelles qui ont fait leur nid dans un couloir de ma maison, de pauvres fleurs qui cherchaient comme moi à s'évader et poussaient à travers les pavés disjoints du trottoir", explique-t-il. "J'ai préféré aller vers ce qui semble ignorer le passage du temps: les fleurs, l'amour dans sa première timidité, l'attente, la beauté d'un visage, le silence, la longue durée... Toutes ces choses que la vie moderne petit à petit commençait à nous enlever, à nous voler".

Poète du quotidien

Armé de sa foi en la poésie, il publiait avec régularité des textes courts en prose. Certains ont dépassé 100 000 exemplaires, comme Le Très-Bas, sur saint François d'Assise, en 1992. D'autres sont restés confidentiels. Le Muguet rouge est impossible à résumer. L'auteur le reconnaissait, sans aucune crainte de ce que penserait la critique littéraire de ce livre de "visions" convoquant Dora Diamant (une compagne de Kafka), Blaise Pascal, Gérard de Nerval et le camp d'Auschwitz.

"J'adore ces deux étiquettes qui me sont collées : simple au risque d'être naïf, et obscur au risque d'être hermétique. (...) Mais je suis assez heureux, par exemple, que mes livres touchent des gens qui parfois sont très simples et parfois très érudits", affirmait-il.

Chez lui un seul guide : le sentiment du beau. "Je rêve que les livres ne soient jamais maltraités, comme certains qui, aujourd'hui sur les tables, ressemblent, à la lettre, à des paquets de lessive. (...) Je rêve que les livres soient beaux de part en part".

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