L'écrivaine américaine Kate Millett, figure du féminisme, est morte
L'auteur de "La politique du mâle" est morte à Paris mercredi.
Elle est morte à Paris, "dans une ville qu'elle adorait", selon son amie, l'auteure Phyllis Chesler. Kate Millett, écrivaine et militante féministe américaine, auteure notamment de La politique du mâle, est morte mercredi 6 septembre, à l'âge de 82 ans, ont confirmé ses proches, vendredi.
Elle a succombé à une attaque cardiaque, alors qu'elle se trouvait dans la capitale française avec son épouse, la photojournaliste canadienne Sophie Keir.
Elle signe un ouvrage de référence sur le féminisme en 1970
Kate Millett est devenue célèbre en 1970 lorsqu'elle a publié La politique du mâle (Sexual Politics), conçu à l'origine comme une thèse de doctorat et qui a ensuite servi de référence à tous les théoriciens des mouvements féministes. Elle y décrit une société patriarcale, s'en prend à la misogynie de romanciers tels que D.H. Lawrence, Henry Miller et Jean Genet et y démolit les théories de Freud.
Née le 14 septembre 1934 dans le Minnesota, Kate Millett a notamment étudié à Oxford, en Angleterre, avant d'enseigner l'anglais aux Etats-Unis, de s'initier à la sculpture et, en 1961, de s'installer au Japon. Elle y a rencontré le sculpteur Fumio Yoshimura, qui deviendra son époux.
Après avoir admis en public son homosexualité, elle publie Flying (En vol), puis un autre livre autobiographique, Sita. Elle publie aussi La Cave, méditations sur un sacrifice humain, et Iran, après s'être rendue dans ce pays en 1979 pour y soutenir les droits des femmes. Son livre The Loony Bin-Trip, paru en 1990, est quant à lui inspiré de son expérience personnelle en hôpital psychiatrique puisque, souffrant de troubles bipolaires, elle fut internée sans son consentement.
De nombreux hommages
"C'était une intellectuelle au style européen : cosmopolite, lettrée, voyageuse, aux talents multiples, qui aimait les rituels, une femme qui fumait, qui aimait boire du vin au dîner et, le matin, prenait souvent son café dans un bol", s'est souvenue Phyllis Chesler, amie et autre figure du féminisme américain.
Parmi les nombreux hommages sur Twitter, l'actrice et scénariste américaine Lena Dunham a salué une femme qui "a été la pionnière de la pensée féministe, a déstigmatisé la maladie mentale, portait d'immenses lunettes à la mode".
So sad to hear about Kate Millett's passing. She pioneered feminist thought, de-stigmatized mental illness, wore massive fashion glasses.
— Lena Dunham (@lenadunham) September 7, 2017
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