La BnF lance un appel aux dons pour acquérir le bréviaire de Saint-Louis

Le bréviaire de Poissy est à vendre. Il a quitté les coffres de chez Christies pour une exposition à huis clos dans la chambre de Mazarin à la bibliothèque nationale de France. Actuellement, ce manuscrit liturgique classé trésor national est toujours la propriété d'un particulier. 600 pages de parchemin illustrées par Richard de Verdun il y a 700 ans. La BnF veut bien sûr l'acquérir pour enrichir sa collection de manuscrits médiévaux car c'est un document extrêmement rare. "On est toujours éblouis et pourtant on a 50 000 manuscrits médiévaux" rigole Marie-Hélène Tesnière, conservateur général des manuscrits médiévaux
Reportage : N. Bappel / D. Morel / R. Riou

Un million d'euros pour un trésor national

Ce Trésor national est estimé à plus d’un million d’euros et la BnF espère récolter 300.000 euros grâce à la souscription publique. Le reste devrait être comblé grâce au mécénat. "Son originalité iconographique et son raffinement esthétique font du bréviaire de Saint-Louis de Poissy un trésor patrimonial de première importance", a affirmé Bruno Racine, président de la BnF dans un communiqué. "Nous en appelons aujourd’hui à la générosité du public attaché à son patrimoine pour que ce manuscrit royal vienne enrichir les collections nationales", a-t-il ajouté. Les dons peuvent être effectués avant le 27 novembre, notamment sur le site de la BnF.

Appartenant à un propriétaire privé, le bréviaire (176 x 115 mm) avait été classé Trésor national en octobre 2014 par la ministre de la Culture, Fleur Pellerin. Ce classement entraîne un refus de certificat d’exportation pour l’oeuvre en question empêchant ainsi sa sortie du territoire national.

Le chainon manquant

Philippe le Bel, roi de France de 1285 à 1314, avait fait réaliser ce bréviaire à la fin de son règne pour promouvoir le culte de son grand-père, le roi Louis IX, devenu Saint-Louis après sa canonisation en 1297.
Ce manuscrit constitue une oeuvre capitale pour l’histoire de l’art car il fait le lien entre deux pièces majeures de l’histoire de l’enluminure française: le bréviaire de Philippe le Bel peint par Maître Honoré, à la fin du XIIIe siècle et le bréviaire de Belleville peint par Jean Pucelle vers 1323-1326. Ces deux œuvres sont conservées à la BnF."Il fait partie du patrimoine historique mais aussi du patrimoine artistique car c'est un chainon qui nous manquait dans l'histoire de l'enluminure" explique Marie-Hélène Tesnière, conservateur général des manuscrits médiévaux

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