La Palestine enterre son poète
Des dizaines de milliers de personnes ont accompagné la dépouille vers sa dernière demeure, près du palais de la Culture de Ramallah. Le corps de Darwich, décédé le 9 août au Texas, a été transporté depuis Amman par un hélicoptère militaire jordanien qui a atterri dans la Mouqataa, le QG de la présidence palestinienne.
Le cercueil a été conduit vers la tombe sur un véhicule militaire qui a arpenté les rues de Ramallah dans des funérailles sans précédent depuis celles de Yasser Arafat, le chef historique des Palestiniens décédé en novembre 2004. Mahmoud Darwich a été mis en terre à l'ombre de trois palmiers fraîchement plantés. Des poèmes récités par le poète ont été diffusés par haut-parleurs. "Ici, aux pentes des collines, face au crépuscule et au canon du temps, près des jardins aux ombres brisées, nous faisons ce que font les prisonniers, ce que font les chômeurs: Nous cultivons l'espoir", clamait sa douce voix.
Mahmoud Abbas a rendu hommage à celui qui incarnait l'aspiration de son peuple à l'indépendance et racontait leurs souffrances causées par l'exil et l'occupation. "Nous ne pouvons croire qu'il est parti", a dit le président palestinien. "Tu resteras avec nous Mahmoud car tu nous a laissé tout ce qui nous unit. Nous ne te disons pas 'adieu' mais 'au revoir'". Face à la tombe, sur le lopin de terre depuis lequel on apercevait la banlieue de Jérusalem, Mahmoud Abbas a promis que les Palestiniens réaliseraient le rêve du poète de "hisser le drapeau palestinien" à Jérusalem.
La France était représentée à la cérémonie par l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qui connaissait personnellement Darwich auquel il s'est référé, dans un de ses ouvrages, comme un homme qui "a la lumière d'une étoile triste".
Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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