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Yann Moix accuse ses parents de violences dans son nouveau roman "Orléans" et son père lui répond

Le romancier raconte son enfance, et affirme avoir été maltraité par ses parents, dans son livre "Orléans" qui sort le 21 août.

Article rédigé par franceinfo Culture
France Télévisions - Rédaction Culture
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Yann Moix en terrasse d'un café à Cannes le 23 mai 2017. (JACKY GODARD / JACKY GODARD)

Pas encore sorti, le nouveau roman de Yann Moix suscite déjà la polémique. Orléans, son prochain ouvrage prévu pour le 21 août, est une autobiographie revendiquée, ancrée dans le tragique de l'enfance de l'auteur, et évoque notamment la maltraitance parentale dont il se dit victime. "Qui a lu l'oeuvre publiée de Yann Moix sait déjà qu'il est prisonnier d'un passé qu'il vénère alors qu'il y fut lacéré, humilié, fracassé", expliquent les éditions Grasset en présentation du livre.

Description explicite des violences

En 2006, dans son roman Panthéon, Yann Moix évoquait déjà des maltraitances de la part de ses parents, auxquelles il échappait par la création d'un panthéon imaginaire d'auteurs et de grandes figures. Dans Orléans, le romancier revient cette fois-ci explicitement sur les violences dont il dit avoir été victime, avec plusieurs scènes choc. Dans l'une d'elles, le petit Yann est forcé, devant des invités, à manger ses propres excréments servis à table.

L'écrivain soutient également que sa mère le regardait avec de "la haine et du mépris dans le regard". "Elle luttait sans trêve contre l'idée de me noyer dans l'eau mousseuse du bain ou de m'étouffer sous l'oreiller de mon petit lit", écrit-il. Le tout dans l'indifférence des proches de la famille et de son entourage à Orléans.

Un procès que rejette en bloc José Moix, père du lauréat du prix Renaudot, dans une interview accordée à la La République du Centre. "Je tiens à dire que notre fils n'a jamais été battu", entame le père, avant d'admettre que "la notion d'enfant battu a évolué entre les années 1970-80 et aujourd'hui." Il reconnaît ainsi avoir distribué "une bonne paire de claques" au jeune Yann lorsque celui-ci a "tenté de défenestrer son frère du premier étage" ou qu'il lui a mis la tête "dans les WC et a tiré la chasse d'eau".

"Tout ça est totalement faux", dit le père

Tout au plus, José Moix estime-t-il avoir été "strict", "mais jamais je n'aurais été capable de faire manger ses excréments à mon fils. Prétendre cela relève de la psychiatrie, ce n'est pas possible !" Le père nie également les accusations de violence physique dont Yann Moix l'accuse. "Il a dit que je lui tapais alors dessus à coups de fouet ou de fils électriques, explique-t-il. [...] Tout ça est totalement faux. Je n'ai jamais frappé mon fils à coup de câbles électriques, ou avec quoi que ce soit.

"Orléans", de Yann Moix, disponible le 21 août 2019. (Grasset)

José Moix défend également son épouse, présentée comme une mère tout aussi violente dans le livre du fils. "Comment Yann peut-il décrire sa mère lui courant après avec un couteau pour le tuer ! On croit rêver, c'est aberrant", s'indigne le père. Avant d'expliquer que "ma femme et moi avons la conscience tranquille".

Selon lui, son épouse et lui-même ont été des parents aimants : "S'il avait vraiment été un enfant battu, qu'on ne l'avait jamais aimé sa mère et moi, croyez-vous qu'on lui aurait payé ses études jusqu'à Sciences Po ? [...] On a payé son loyer et ses charges jusqu'à au moins ses 30 ans." De quoi discréditer la thèse défendue depuis plus d'une décennie par Yann Moix ? José Moix, de son côté, espère clore la polémique. Il défend que son fils, dont il reconnaît "le talent exceptionnel", "revient quand il veut". 

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