La romancière et poète Andrée Chedid est décédée
D'elle, son petit-fils Matthieu dit qu'elle "lui a toujours parlé comme à un adulte de choses "philosophiques, tout le contraire d'une mamie gâteau". Andrée Chedid refusait les clichés. Un trait de caractère qui s'est révélé dès l'enfance. Née au Caire de parents syro-libanais et chrétiens, elle fut élevée dans un pensionnat de bonnes soeurs où son refus des interdits la fit souvent punir. Elle vécut aussi aux côtés d'une mère très indépendante qui osa demander le divorce, un vrai défi pour l'époque. Andrée Chedid commencera à écrire des poèmes dès l'âge de 16 ans. Elle fera ses études de journalisme à l'Université américaine du Caire, ce qui lui permettra de parler à la fois l'arabe, l'anglais et le français. En 1942, elle part vivre au Liban avec son mari, Louis Chedid (elle aura deux enfants de lui, Louis et Michèle) et publie son premier recueil de poésie en anglais "On the Trails of My Fancy". En 1946, elle arrive à Paris avec son mari qui travaille à l'Institut Pasteur ; ils obtiennent la nationalité française. C'est à partir de ce moment là que l'auteure décide de publier ses textes en français. Au total, Andrée Chedid publiera une vingtaine de romans et de recueils de nouvelles ( en 1979, elle reçoit le Goncourt de la meilleure nouvelle) et une oeuvre poétique abondante. Deux de ses livres seront adaptés à l'écran : "Sixième Jour" '(1960) et "L'Autre" (1969). Le premier sera réalisé par Youssef Chahine avec Dalida dans le rôle principal, le second par Bernard Giraudeau en 1991. Livres pour enfants, pièces de théâtre, Andrée Chedid touchait à tout, y compris à la chanson. Elle en écrivit une pour son petit-fils Matthieu. Intitulée "Je Dis Aime", elle figure sur le deuxième album studio de M, sorti en 1999. A défaut de gâteaux, Andrée Chedid lui aura offert des mots. De belle madeleines de Proust...
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