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Le livre plaidoyer de Bernard Tapie : "Un scandale d'Etat, oui ! Mais pas celui qu'ils vous racontent"

Son livre est sorti le 27 juin alors qu'il était en encore en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur l’arbitrage controversé de son litige avec le Crédit Lyonnais. Bernard Tapie y raconte "sa" vérité, "Un scandale d'Etat, oui ! Mais pas celui qu'ils vous racontent", nous dit-il. Depuis, il a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" et placé sous contrôle judiciaire.
Article rédigé par Laurence Houot
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Bernard Tapie se défend dans "Un scandale d'Etat, oui mais pas celui qu'ils vous racontent" (Plon)
REVOIR TAPIE AU 20H de FRANCE 2
Dans son livre, Bernard Tapie revient sur l'affaire du Crédit lyonnais depuis ses débuts. L'homme d'affaires y donne sa version des faits, sur la vente d'Adidas en 1993, ses démêlés avec le Crédit lyonnais, son point de vue sur la procédure arbitrale et le rôle (inexistant selon lui) qu'y a joué Nicolas Sarkozy. Le livre est un plaidoyer de l'homme d'affaires, qui s'y présente comme une victime et reproche à certains de "vouloir lui faire la peau" et aux médias leur manque d'objectivité, tout cela en en style "Tapie", autant dire imagé.

"Le bal des faux culs"

L'homme d'affaires y règle ses comptes en  détaillant ce qu'il nomme "le bal des faux culs", de Michel Rocard et sa "gauche Bisounours", aux "journaleux" qui lui en veulent et le harcèlent, en passant par "Môssieur Montebourg", qui "se prétend avocat alors qu’il n’est qu’un procureur". Pour appuyer son propos il n'hésite pas à citer Audiard : "Faire confiance aux honnêtes gens est le seul vrai risque des professions aventureuses".
 
Le calendrier judiciaire et la sortie du livre s'étant percutés, L'Opinion a publié avant sa sortie et sans l'autorisation de l'éditeur de larges extraits du livre, le plan média des éditions Plon en a quelque peu été bousculé . Bernard Tapie sera l'invité ce soir de David Pujadas, dans le 20h de France

Extraits
 
"Je suis une victime"
"Dans tout le litige Adidas Crédit Lyonnais, je rappelle que j'ai été trompé, abusé et déshonoré. A la fin, je n'ai récupéré qu'une partie de ce qui m'avait été dérobé. A ma place, n'importe qui serait présenté pour ce que je suis, une victime".
"On n'a jamais su le montant exact qu'elle (la banque Crédit Lyonnais, ndlr) avait gagné par ses fraudes. (…) J'estime pour ma part (…) que le Crédit Lyonnais a gagné au bas mot 7 milliards de francs en moins de trois ans".
"Alors que j'avais été accusé d'avoir contribué à ruiner le Crédit Lyonnais, j'ai bien malgré moi permis de lui faire gagner au total 5 milliards de francs, soir près de 800 millions d'euros".
 
"Non, je n'ai pas volé l'argent qui m'a été finalement attribué. Non, je n'ai pas récupéré la totalité de ce qui m'avait été dérobé par le Crédit Lyonnais. Non, je n'ai pas coûté un sou au contribuable à qui j'ai au contraire rapporté beaucoup. Non, je n'ai pas bénéficié d'un traitement de faveur. Non, je n'ai pas échangé mon soutien politique contre une décision juridictionnelle".
 
Rendez-vous avec Nicolas Sarkozy : "Nous avons échangé"
"Je veux préciser que Nicolas Sarkozy ne me devait rien et que je ne lui dois rien. J'ai montré comment il a pu être, par son cabinet tout au moins, à l'origine d'une partie de mes difficultés en décembre 1994".
"C'est vrai. Je l'ai vu de nombreuses fois, à peu près tous les deux mois, avant, pendant et après qu'il soit président de la République. Sans être intimes ou même proches, nous avons échangé. Sur l'Europe, sur les banlieues (…) Le seul fait que ces rendez-vous soient notés dans l'agenda présidentiel suffirait à une personne de bonne foi pour en déduire qu'ils n'étaient ni secrets ni incompatibles avec l'intérêt public. Au diable la bonne foi! Tapie a vu Sarkozy, c'est donc une nouvelle affaire".
 
"Les médias ne me pardonnent pas d'avoir survécu à leurs attaques"
"Certains éditorialistes à la petite semaine sont même allés jusqu'à sous-entendre ou écrire explicitement que mon nom était en quelque sorte incompatible avec la morale elle-même… Vous rendez-vous compte? Un préjudice moral pour Bernard Tapie, c'est comme un prix de vertu attribué à Al Capone!"

Un scandale d'Etat, Oui! Mais pas celui qu'ils vous racontent Bernard Tapie (Editions Plon, 230 pages, 14,90 euros)
 

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